International Business Machines (NYSE:IBM) Corporation, mieux connue sous le sigle IBM, vient de procéder à l’émission de nouvelles obligations pour plus d'un milliard de dollars. Un emprunt destiné à financer l'acquisition de Red Hat (NYSE:RHT) annoncée fin octobre.
Dans le détail, le géant New-Yorkais a placé des obligations remboursables dans deux et trois ans, rémunérées respectivement par des coupons fixes de 3,45 et 3,60%.
Accessibles par coupures de 100.000 dollars, ces deux émissions font partie des dettes senior non-sécurisées de la multinationale et sont notées « A2 » par Moody’s, dans la catégorie des investissements jugés de qualité solide par l’agence.
Le produit de l’émission contribuera donc au financement du rachat de Red Hat, spécialiste de l'Open Source en entreprise, acquis pour quelque 33 milliards de dollars par IBM. On notera que ce rachat constitue la seconde plus grosse transaction de l'histoire du secteur technologique, derrière la fusion entre Dell et EMC bouclée il y a deux ans.
Société aux chiffres d’affaires de 2,9 milliards de dollars l’an passé, Red Hat est l'une des entreprises dédiées aux logiciels Open Source les plus importantes et les plus reconnues. Elle constitue également le premier distributeur du système d'exploitation GNU/Linux.
IBM a justifié ce rachat par son désir de renforcer son offre de cloud hybride (mélange de serveurs internes et d'externalisation dans le cloud).
Il faut dire qu'IBM, qui a pourtant tout misé sur le cloud, est loin de dominer ce marché.
Selon le cabinet Synergy Research, Amazon (NASDAQ:AMZN) disposerait à ce titre d’une part du marché mondial de près de 34%, soit plus que ses quatre plus gros challengers réunis (Microsoft (NASDAQ:MSFT), IBM, Google (NASDAQ:GOOGL) et Alibaba (NYSE:BABA)) qui détiennent ensemble 31% du gâteau.
Recentrage des activités
On rappellera qu’autrefois très centré sur la conception et la commercialisation de matériels informatiques et en particulier d'ordinateurs centraux, ceux que l’on retrouve par exemple sur les places financières de New York ou de Londres, IBM a effectué ces dernières années un recentrage de ses activités suite à l’arrivée de Rometty à la tête de l’entreprise en 2012.
Un recentrage vers des créneaux jugés plus porteurs comme le « cloud » (stockage en ligne), le « Big data » (analyse de grandes quantités de données), les services liés aux objets connectés ou encore l’intelligence artificielle (programme Watson).
Considérées comme des « impératifs stratégiques » pour l’entreprise, ces activités ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 5% à 9,3 milliards de dollars au troisième trimestre de l’année, ne parvenant cependant pas à compenser la faiblesse d'autres activités, en particulier des très rentables logiciels.
Le cloud a notamment progressé de 13% à 4,6 milliards de dollars. La division Cognitive Solutions (qui comprend la plate-forme d'intelligence artificielle Watson) a vu ses ventes reculer de 5% à 4,1 milliards.
Dans l’ensemble, les revenus de « Big Blue » ont reculé de 2% à 18,8 milliards de dollars, contre 19,10 milliards anticipés par le consensus. En repli de 1%, le bénéfice net ressort lui légèrement supérieur aux attentes, à hauteur de 2,7 milliards de dollars.