Junker est-il le chef de facto de l'Europe ?
Le président de la Commission européenne fera part cette semaine de ses vues au terme dedouze mois difficiles. Il paraît difficile d'avancer que le thème majeur d'une Europe unie a mûri. Les aspirations et les objectifs ambitieux de Jean-Claude Juncker ne se sont pas concrétisés. La crise des réfugiés reste sans solution, les efforts déployés pour gérer les crises syrienne et libyenne piétinent, la Grèce continue de tester les limites de son accord financier, l'emploi ne montre pas de signe patent d'amélioration et les relations russo-ukrainiennes se sont dégradées. Le seul élément positif est peut-être que le monde attend de M. Juncker qu'il offre une vision globale de l'Europe. Devenir la figure de proue de l'Europe n'est pas chose négligeable.
Surveillance des indicateurs US
Si nous pensons toujours qu'il n'y aura pas de hausse de taux en septembre, nous devons admettre, à la lumière des discours des gouverneurs de la Fed, que la décision s'annonce serrée. Par conséquent, les données économiques au menu de jeudi et vendredi - IPC, production industrielle et ventes de détail d'août - seront scrutées à la loupe. Nous anticipons un nouvel affaiblissement général. Le rapport manufacturier ayant fait apparaître une chute des ventes de petits véhicules, les ventes de détail sont anticipées en ralentissement de -0.2%, mais après le fléchissement de l'indice core en juillet, elles devraient se reprendre de 0.6% m/m. Concernant l'inflation, les effets de la baisse des prix de l'énergie et la vigueur du dollar s'étant amoindris, ce qui s'est conjugué à un ralentissement de l'économie, les pressions sur les prix intérieurs devraient entraîner une augmentation des indices bruts et core de 1.0% et 2.2% a/a respectivement. Cependant, faute de commentaires de membres de la Fed, nous pensons que, sauf forte surprise haussière, les anticipations entourant les taux de la banque centrale ne dépasseront pas de beaucoup les 22% actuels. Nous restons baissiers sur le dollar, mais constructifs sur les devises émergentes et l'or, les anticipations d'un tour de vis paraissant appelés à encore diminuer.
Probable statu quo de la BoE demain (par Yann Quelenn)
La Banque d'Angleterre livrera jeudi son verdict sur les taux. Si sa décision est impatiemment attendue, aucun changement de politique monétaire ne devrait intervenir et les taux seront probablement maintenus à 0.25% après la réduction opérée en août. Il n'y a aucune urgence à abaisser les taux, car ironiquement, le Brexit a permis aux autorités monétaires de gagner un peu de temps. La réaction du marché a fait sombrer la livre. Cette dernière a perdu 15% de sa valeur face au dollar, ce qui a dopé l'économie britannique, notamment les exportations. D'après les derniers chiffres, les exportations de biens ont ainsi progressé de 3.4% en juin. Celles vers l'UE ont notamment augmenté de 9.1%, ce qui représente leur plus forte hausse depuis octobre 2010. Les marchés financiers nous paraissent avoir largement surestimé les conséquences du Brexit.
De plus, rien ne garantit que le Brexit aura lieu tant que l'article 50 n'est pas déclenché. Pour l'instant, le Royaume-Uni a le temps de planifier sa stratégie de sortie. Les incertitudes sur l'avenir du pays ne peuvent que bénéficier à la BoE.
Les données économiques britanniques ne souffrent pas autant qu'on le craignait. Les ventes de détail ont progressé, bien qu'à un rythme plus lent. On anticipait également à une augmentation de l'IPC, mais celui-ci s'est établi à 0.6% a/a en août, sous les prévisions. La banque centrale s'attend cependant à ce que le Brexit tire les prix à la hausse et à ce que l'objectif de 2% soit atteint d'ici fin 2017. Enfin, les recettes touristiques ont grimpé de 7% en juillet.
Par ailleurs, les cours du pétrole, qui se maintiennent entre $45 et $50, devraient en principe ajouter des pressions inflationnistes. Le Royaume-Uni est le premier producteur d'or noir et le deuxième producteur de gaz naturel de l'Union européenne. Néanmoins, on craint de plus en plus que la surabondance de l'offre persiste et que le rebond actuel ne soit que temporaire.
GBP/USD - Bearish Breakout.
EURUSD La paire EUR/USD affiche une évolution mitigée après la récente progression au support horaire situé à 1,1123 (plus bas du 31/08/2016). Une résistance majeure se situe à 1,1352 (plus haut du 23/08/2016) puis à 1,1428 (plus haut du 23/06/2016). Un support solide peut se situer à 1,1046 (plus bas du 05/08/2016). Le triangle symétrique suggère l'accentuation de la baisse. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD La paire GBP/USD évolue à la baisse. Elle a cassé support qu'implique la limite inférieure du canal haussier. Une résistance horaire est assurée par la barre des 1,3445 (plus haut du 09/06/2016). Une résistance clé se situe à 1,3534 (plus haut du 29/06/2016). Un support horaire est assuré par la barre des 1,3236 (plus bas du 09/12/2016). On devrait assister à une poursuite du mouvement haussier. La configuration technique à long terme est même plus négative, le vote sur le Brexit ayant ouvert la voie à une accentuation de la chute. Le support à long terme situé à 1,0520 (01/03/85) représente un objectif convenable. La résistance à long terme est située à 1,5018 (24/06/2015) et pourrait indiquer un retournement à long terme de la tendance négative. Cependant, un tel scénario est très peu probable pour l'instant.
USDJPY La paire USD/JPY a du mal à baisser davantage. Elle peut rencontrer une forte résistance à 104,32 (plus haut du 09/02/2016). Un support horaire est assuré par la barre des 101,21 (plus bas du 09/07/2016). Un support clé se trouve à 99,02 (plus bas du 24/06/2016). Elle est prête à rebondir au niveau du triangle symétrique. Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF L'élan à moyen terme affiché par la paire USD/CHF est clairement mitigé. Il y a des périodes de forte et de faible volatilité, et la paire semble sans direction. Le support situé à 0,9739 (plus bas du 02/09/2016) a été cassé. Une résistance horaire est assurée par la barre des 0,9885 (plus haut du 09/01/2016). La prochaine résistance se situe à 0,9956 (plus haut du 30/05/2016). La paire devrait s'affaiblir davantage vers le support des 0,9632 (plus bas du 26/08/2016). À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise toutefois un biais haussier à long terme depuis la suppression du taux plancher en janvier 2015.