Pas de grands mouvements attendus au niveau des banques centrales la semaine prochaine, à l'exception du cas de la Russie.
Les récents chiffres économiques pourraient pousser la banque centrale russe à la baisser les taux d’au moins 25 points de base, à 10,25% lors de sa réunion du 16 septembre. L’inflation sous-jacente a été publiée plus en baisse que prévu en juillet, à 7,2% sur un an contre 7,5% pour le mois de juin, ce qui est le plus bas niveau depuis mars 2014. En outre, des données préliminaires indiquent que la Russie a connu sa plus faible contraction économique depuis 2014, avec une baisse du PIB de -0,6% au deuxième trimestre. Le principal moteur d’amélioration fut le secteur industriel qui a bénéficié d’un taux de change du rouble plus faible, on distingue également des signes de reprise au niveau de la confiance des consommateurs et des ventes automobiles. Dans ce contexte, la banque centrale pourrait être incitée à baisser ses taux afin de garantir que l’économie renoue avec une dynamique positive. Si elle ne stimule pas la croissance, le risque est élevé que la reprise s’arrête rapidement et que l’activité reparte à la baisse, à l’instar de ce qui s’est passé en fin d’année 2015. C’est la raison pour laquelle il y a une forte probabilité que la banque centrale commence un nouveau cycle de baisse en septembre.
En outre, la Banque d'Angleterre (BoE) doit se réunir le 15 septembre pour confirmer le statu quo de politique monétaire. La banque centrale semble de plus en plus sceptique en ce qui concerne les mesures d’assouplissement quantitatif mais elle a été contrainte de les étoffer le mois dernier afin de préserver sa crédibilité auprès des intervenants de marché. L’impact direct sur les marchés a été de diminuer le taux de rendement des obligations d’Etat britanniques qui tend progressivement vers zéro. Le taux sur 10 ans est autour de 0,55% contre 1,38% avant le Brexit. Nous pouvons tirer deux conclusions majeures des récentes mesures de la BoE : 1) La sortie du QE est beaucoup plus difficile que prévu, au moins pour la majorité des banques centrales ; 2) La BoE a déjà préparé le marché à une baisse des taux d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, la mise en place de taux négatifs n’est pas une option, nous nous attendons à une baisse du taux directeur à 0,10% voire 0,05% dans les prochains mois. Cette mesure est déjà en grande partie intégrée dans les prix du marché. La baisse du taux de change de la livre sterling semble être l’objectif principal recherché par la BoE à court terme afin d’aider l’économie britannique à surmonter le Brexit. Toutefois, la priorité reste de stimuler l’économie par le biais de l’arme budgétaire, ce qui devrait être le cas avec la présentation d’un plan de relance à l’automne par le chancelier de l’Echiquier, Phillip Hammond, ce qui va rompre avec les programmes de consolidation budgétaire de son prédécesseur George Osborne.