La Bourse de Paris attendue stable, tiraillée entre la BCE et Moody’s

:
Les marchés asiatiques évoluaient dans le rouge ce mardi matin. A la clôture, l’indice Nikkei de la bourse de Tokyo perdait 0,10% à 8 775,51 points tandis que les places chinoises reculaient elles aussi. Le Hang Seng Index se rétractait de 0,21% à 19 517,74 points tandis que le Shanghai Composite Index était dans le rouge, -0,54% à 2 046,85 points. L’information majeure était l’annonce de la part de la Banque Centrale Australienne de maintenir son principal taux directeur à 3,5%, comme attendu par bon nombre d’analystes. Les investisseurs attendent toujours avec espoir des mesures d’intervention de la part des banques centrales, notamment européenne et américaine.

Aux Etats Unis, les marchés étaient fermés hier pour cause de jour férié. C’était en effet le « labor day ».

En Europe, l’Espagne fait à nouveau parler d’elle. Ces derniers jours, plusieurs régions ont demandé de l’aide à l’Etat pour honorer leurs paiements imminents. Après la Catalogne, la région de Valence la semaine dernière, c’était au tour de l’Andalousie hier de demander une avance d’un milliard d’euros pour avoir des liquidités avant la mise en place du mécanisme d'aide aux régions. Par ailleurs, le gouvernement espagnol a dû mettre la main à la poche pour aider Bankia, qui publiait vendredi dernier une perte record de 4,45 milliards d’euros. Dans ce contexte et aussi en raison des perspectives négatives de l’Allemagne, de la France, des Pays Bas et du Royaume-Uni, l’agence de notation Moody’s a ramené hier la perspective de stable à négative pour l’Union Européenne. Cette situation a tout de même été éclipsée par les dernières déclarations du président de la Banque Centrale Européenne : Mario Draghi. Ce dernier a annoncé qu’il devrait mettre en place un plan de rachat d’obligations souveraines à 3 ans pour rabaisser les couts d’emprunts des pays en difficultés financières. Ensuite, l’agenda diplomatique sera à nouveau chargé cette semaine. Le président de l’Union Européenne Herman Van Rompuy rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel aujourd’hui à Berlin. En Italie, Mario Monti recevra le président Français : François Hollande. A l’approche de la réunion cruciale de la Banque Centrale Européenne jeudi, les diplomates européens semblent vouloir démontrer une Europe qui fait front ensemble face à la crise. La dernière déclaration d’Angela Merkel illustre cette volonté, alors que les citoyens allemands semblent de plus en plus réticents au maintien de la Grèce dans l’Union Européenne. En France, le CAC 40 devrait débuter la séance autour de l’équilibre. Les premiers échanges devraient voir l’indice parisien se stabiliser autour des 3450 points.

Forex:
La monnaie unique gagne du terrain face à ses principales contreparties du fait de la spéculation du président de la BCE Mario Draghi sur un programme de rachat d’obligations européennes. Si la BCE procède au rachat d’obligations avec une maturité de 3 ans, cela aurait un impact positif sur l’euro. La BCE évoquera les détails de sa politique monétaire lors du meeting du 6 septembre.

Le cross EUR/USD cote au-dessus des 1.26$ à 1.2618$. Face à la livre, l’euro continue sa montée et se maintient au-dessus du retracement de Fibonacci à 38.20%.La paire cote aux encablures de 0.7938£. L’EUR/JPY casse à la hausse son retracement de Fibonacci de 61.80% à 98.54 yens. Le cross cote à 98.910 yens.

Du côté du billet vert, les investisseurs resteront attentistes aujourd’hui aux chiffres du PMI manufacturé américain à 16h, attendu à 50. Le dollar australien reprend des couleurs après l’intervention de la banque centrale qui laisse son taux directeur inchangé. La paire cote à 1.0284$. Le Loonie (USD/CAD) reste orienté dans un trend baissier et cote aux encablures de 0.9848$ canadien.

Matières premières:
Au chapitre des matières premières, le métal jaune poursuit son mouvement haussier et s’échange aux alentours des 1 694$ l’once contre 1 688$ ce matin. L’or reste sur une orientation haussière suite aux propos de Ben Bernanke de vendredi à Jackson Hole. Pour résumer, la FED se tient prête à intervenir si la conjoncture économique l’impose, ce qui a pour effet d’entrainer les métaux précieux à la hausse. L’argent-métal s’échange au-dessus des 32$ l’once. Les investisseurs se penchent désormais vers la prochaine réunion mensuelle de la BCE, jeudi prochain. Mario Draghi pourrait décider d’intervenir afin d’anticiper une détérioration de la situation financière espagnole et italienne. L’or pourrait à nouveau bondir et dépasser la barre des 1 700$.

De son côté, le pétrole débute la journée dans le vert dans le sillage de marchés actions. A New York, le Light Sweet Crude avance de 0,23% à 97,17$ le baril et à Londres, le Brent de la mer du Nord gagne 0,13% à 115,93$ le baril. Les mesures de relance des banques centrales pourraient entrainer les cours du pétrole à la hausse.