Ça y est, c’est fait. La Fed a donc relevé son taux directeur de 25 points de base (pdb) et tout s’est bien passé ; les marchés étaient prêts depuis de longues semaines, donc pas de surprise. D’autant que les anti-Européens ont été refoulés aux élections législatives néerlandaises, échéance qui continuait à inquiéter les marchés car cela aurait été le signe que la zone euro se fissurait de plus en plus. Enfin, Janet Yellen a su rassurer les marchés quant au rythme des prochains tours de vis monétaire. La présidente de la Fed a ainsi laissé entendre que les relèvements suivraient leur cours prévu, sans accélération du rythme de la normalisation de politique monétaire. Le marché continue donc à anticiper trois hausses de taux sur l’ensemble de l’année 2017 (ce qui tempère un peu les craintes qui commençaient à envisager quatre resserrements en tout pour cette année).
C’est d’ailleurs pour cette raison que les taux longs se sont légèrement détendus hier soir, que l’euro s’est renforcé face au dollar (EURUSD au-delà des 1,07 $), ce qui a constitué un soutien aux matières premières : l’or a bondi des 1 200 $ à 1225 $ tandis que le pétrole (WTI) renoue avec les 49 $. (Ouf, la rupture du support est écartée sur le pétrole grâce aussi à la publication de stocks en baisse). Oui, le marché pricait sur ces actifs quatre relèvements de taux de la part de la Fed, donc comme Janet assure qu’elle ne prévoit que trois hausses de taux, cela passe pour une sorte d’assouplissement par rapport aux craintes ! Comme quoi… tout est question de psychologie et de point de vue sur les marchés… D’ailleurs Paris est en fête ce matin. Le CAC a ouvert en gap haussier au-dessus des 5 000 points et même si la prudence domine toujours dans la zone actuelle, une extension horaire vers les 5 050 points n’est pas à exclure (haut de canal ascendant visible en pointillés noirs).
A l’inverse, un retour en comblement du gap ouvert ce matin sous les 4 990 points inviterait à envisager une reprise de la baisse vers les 4 960 points.
Au niveau corporate
Hier soir en after hour, Oracle (NYSE:ORCL) (US68389X1054-ORCL) était recherché (titre en hausse de 5%), le géant des logiciels ayant publié des trimestriels supérieurs aux attentes.
En Europe ce matin, les bancaires sont à la fête, avec Société Générale (PA:SOGN) (FR0000130809) et BNP Paribas (PA:BNPP) (FR0000131104) qui gagnent plus 2%.
Korian (PA:KORI) (FR0010386334), le spécialiste des maisons de retraite, flambe de 6% sur les 27,50€, car le groupe a plus que doublé son résultat net l’an dernier et réaffirme sa confiance pour 2017.
Ailleurs en Europe, on notera l’envolée de Lufthansa (DE:LHAG) (DE0008232125) en hausse de 4% sur les 15€, alors que la compagnie aérienne allemande a publié des résultats 2016 supérieurs aux attentes.
A l’inverse, Bourbon (FR0004548873) perd 6% vers les 11€, la parapétrolière ayant enregistré une perte nette qui a plus que triplé en 2016 (-279,6 M€ contre -76,6 M€ en 2015).
Amoeba (PA:AMEBA) (FR0011051598) plongeait de 40% à l’ouverture sous les 19€, plombé par le refus de l’Anses (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) d’approuver le Biocide Biomeba développé par la biotech lyonnaise.
Renault (PA:RENA) (FR0000131906) chute de plus de 4% sur les 78,50€, alors que la répression des fraudes a mis en cause le P-DG Carlos Ghosn dans un possible nouveau « dieselgate ». Annonce qui pèse dans une moindre mesure sur Peugeot (PA:PEUP) (FR0000121501), qui reculait de 1% vers les 19€, pénalisé aussi par l’abaissement d’objectif de Berenberg (qui reste à la vente sur le titre pour une cible abaissée à 11,20€).
Pour le reste des changements de recommandations de broker, c’est assez calme.
On retiendra surtout Air France-KLM (FR0000031122) qui progressait de 1,5% sur les 7,40€ grâce à AlphaValue qui est repassé à l’achat tout en relevant son objectif de cours de 7,63€ à 9,38€.
Arkema (PA:AKE) (FR0010313833) était également recherché, en hausse de plus de 2% au-dessus des 92€, alors que Barclays (LON:BARC) a porté sa valorisation de 103 à 113€.