Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La chute de l’euro s’accélère face au dollar, sous les 1,1125, et cela ne semble pas avoir grand chose à voir avec les chiffres US puisque si les commandes de biens durables aux États-Unis rebondissent de 2,7% en mars, en excluant les équipements de transport (bénéficiaires d’un rebond de 7%), le score se limite à un modeste +0,4% (le consensus était de 0,3%).
La raison est plutôt à rechercher du côté du “flight to quality” (fuite vers la sécurité) qui s’opère en faveur du billet vert, notamment face à la débâcle de la livre turque, qui s’effondre vers 0,17$ pour 1 livre turque (au plus bas depuis le 12 octobre 2018) ou, symétriquement, 5,95 livres turques pour 1$ (soit +1,2% pour le $ ce jeudi). Mais également face au plongeon du peso argentin : -5,5% à 46,3/$, ce qui est bien plus spectaculaire…
Le peso argentin cotait 20,5/$ il y a un an jour pour jour, soit une chute de 56%.
Il ne négociait vers 8,9/$ en avril 2015. Cela représente une division par 5 en quatre an, et quasiment par 10 depuis avril 2013.
D’après le niveau des “CDS” (swaps de couverture du peso face au dollar), un nouveau défaut sur la dette et une nouvelle dévaluation massive sont attendus d’ici la fin 2019… et semblent inévitables d’ici 12 mois.