Ces derniers mois, les obligations émises par la chaîne de biens et services pour animaux PetSmart ont vu leurs cours progresser sensiblement. Un trend haussier qui se voyait renforcer la semaine passée, en marge du succès de la mise en bourse de Chewy.
Il y a deux ans, PetSmart, leader nord-américain sur le marché de l’animalerie (nourritures, accessoires, soins vétérinaires et autres services associés) rachetait Chewy, start-up d'e-commerce au développement tonitruant, qui lui croquait des parts de marché.
En l’espace de quelques années, le site de vente en ligne a en effet vu ses ventes progresser de 26 millions à 3,5 milliards de dollars, rien de moins que 55% de part de marché sur l'e-commerce de nourriture pour animaux aux Etats-Unis, souligne le site lsa-conso.fr
Et quand on sait que les Américains dépensent sans compter pour leurs animaux domestiques, considérés de plus en plus comme un membre de la famille à part entière, la marge de progression paraît encore significative pour les acteurs d’un secteur qui pèse 70 milliards de dollars.
Les services offerts par Chewy ne se limitent pas à la livraison de croquettes à domicile. Ses clients peuvent compter sur une batterie de conseillers, disponibles sept jours sur sept, qui les écoutent au téléphone, leur envoient des cartes de condoléances lorsque leurs animaux de compagnie meurent, ou encore, des peintures de leur bichon.
Revers de la médaille, ces services coutent manifestement très chers à Chewy qui a bouclé son dernier exercice annuel sur une perte opérationnelle de 268 millions de dollars.
Acquisition par endettement
On rappellera que Petsmart avait financé cette acquisition (3,4 milliards de dollars) pour plus de moitié sur le marché obligataire, portant à huit milliards de dollars son endettement. Devenue vitale, la mise en bourse de Chewy viendra donc renforcer sa structure bilantaire.
L’IPO s’est d’ailleurs réalisée dans de bonnes conditions de marché, avec un cours d’émission non seulement revu en hausse mais aussi un bond de 59% pour l’action lors de sa séance inaugural vendredi.
Compte tenu du succès rencontré par l'opération, qui permet à Petsmart de toucher plus que prévu (900 au lieu de 700 millions de dollars, tandis qu’il conservera environ 70% du capital), les marchés se montraient optimistes, en témoigne le gain de trois points à 97% du nominal pour l’emprunt sécurisé de premier rang que Petsmart doit rembourser dans six ans.
Les obligations s’inscrivent plus globalement dans un trend haussier depuis la confirmation de l’IPO en avril dernier, et suite à l’annonce d’un accord entériné par la direction de Petsmart avec certains de ses créanciers, stipulant que la moitié du produit de l’IPO de sa filiale online sera consacrée au remboursement de sa dette, montant qui devait initialement revenir à BC Partners, le fonds d’investissement détenant Petsmart.
Les investisseurs positionnés sur ces émissions il y a deux mois ont donc eu du flair, d’autant que ces titres de dettes sont considérés comme hautement spéculatifs par les agences de notation, au vu par exemple du rating « Caa1 » attribué par Moody’s.
Dernièrement, l’agence de notation a certes revu de négative à stable la perspective associée à ce rating. Les analystes de la plus grande des agences de notation s’attendent à ce que les standards de crédit de Petsmart s’améliorent durant les dix mois à venir, à mesure que les marges se stabilisent et que la société utilise une partie du produit de l’IPO au remboursement de sa dette.
A propos de PetSmart
Fort d'un chiffre d’affaires dépassant sept milliards de dollars, PetSmart se présente comme le leader nord-américain dans la fourniture de produits, de services et de solutions pour les besoins quotidiens des animaux de compagnie.
Outre la vente de nourriture et de produits classiques, la société propose également des services de toilettage, des camps d’entraînement pour chiens ou encore des services hôteliers via PetsHotel.
La chaîne d’animalerie a également mis sur pieds une plateforme d’adoption pour aider les futurs maîtres à trouver leur animal de compagnie parfait, en fonction de leur domicile, leur famille et leur mode de vie. Une formule qui a permis quelque 8 millions d’adoptions.
PetSmart, qui célébrait son trentième anniversaire l’année passée, opère via un réseau de distribution de 1.650 points de vente répartis aux États-Unis, Canada et Porto Rico.
Le groupe est détenu par le fonds britannique BC Partners qui l’a racheté il y a deux ans dans le cadre d’une opération de type LBO, ce qui explique le niveau d’endettement élevé de PetSmart et ses ratings chez Standard & Poor’s.
La transaction s’était élevée à 8,7 milliards de dollars, ce qui en faisait la plus grosse opération de rachat par endettement de l’année 2015.