Pour l’investisseur à la recherche de rendement pour son épargne et qui a confiance dans la capacité du géant allemand Daimler (DE:DAIGn) à honorer ses échéances de dettes, voici ce que l’on pourrait appeler une superbe (nouvelle) obligation par 1.000 euros.
Chaque jour réserve son lot de nouvelles émissions sur le marché primaire, un marché qui retrouve au fil des semaines, ses lettres de noblesses, alors que les niveaux de rémunération s’apprécient, au plus grand bonheur des investisseurs.
Mardi, c’est le constructeur allemand Daimler qui est venu sonner à la porte des obligataires, levant pour l’occasion 1,5 milliard d’euros.
Celui qui commercialise les berlines Mercedes, les citadines Smart et les luxueuses et non moins massives américaines Maybach, a dû offrir un rendement à l’émission de 2,625%.
Autant dire qu’il s’agit d’une rémunération encore inimaginable il y a quelques semaines à peine, pour un émetteur de la réputation de Daimler.
Accessible au plus grand nombre (coupures de 1.000 euros), cette obligation remboursable dans cinq ans présente également l’avantage de se traiter, pour l’heure, légèrement sous le pair.
Notée BBB+ chez Standard & Poor’s, la firme de Stuttgart, qui compte également dans son escarcelle les camions Fuso et Freightliner, est un habitué du marché obligataire. Un peu plus de la moitié de sa dette est en effet composée d’emprunts de cette nature.
Pas besoin des aides d’Etat…
Notons qu’en marge de la crise du Covid-19 qui plombe l’industrie automobile, les usines du groupe Daimler sont à l'arrêt sur le vieux continent, tandis qu’elles ont repris du service en Chine.
Il y a quelques jours, dans un entretien accordé à la presse allemande, Ola Kallenius, patron du groupe, a signalé que Daimler traverserait cet épisode douloureux sans avoir recours aux aides prévues par le gouvernement allemand.
'Globalement, notre secteur disposait de commandes nombreuses avant la pandémie. Nous sommes en discussion constante avec nos fournisseurs. Aucun cas de problème de trésorerie ne nous a été jusqu'alors rapporté'.
Kallenius ajoute que: 'la plus grande majorité des concessionnaires a rouvert. De nouvelles personnes franchissent les portes tous les jours. La demande est en hausse. Nous sommes optimistes'.
Des déclarations qui ont de quoi rassurer alors que Daimler sort d’une année 2019 décevante, marquée par un bénéfice en net recul (2,7 milliards d’euros) et ce malgré un chiffre d’affaires en légère hausse à 172,7 milliards d’euros pour 2,4 millions de véhicules écoulés.
Le groupe, qui a notamment pris du retard dans le virage électrique (avec de nombreux problèmes techniques pour ses moteurs), s’est également vu rattrapé par le scandale des moteurs diesel truqués.
En novembre, Daimler a lancé dans ce sens un plan de réduction des coûts, visant singulièrement sa marque Mercedes. Celui-ci passe par la réduction de 10.000 postes, un dividende fortement diminué et la suppression de certains modèles de la gamme, et ce alors que le constructeur doit sortir plusieurs nouveaux modèles électriques.