Le leitmotiv, la Pensée Unique du moment, c’est que le CAC40 accumule du retard sur le DAX parce que le risque politique dissuade les investisseurs. Ce n’est pas parce qu’un mensonge est répété 100 fois qu’il devient une vérité. Mais la réalité est souvent trop compliquée à appréhender pour le non-initié… ce qui incite certains faiseurs d’opinion à inventer une « réalité alternative » reposant un slogan simple et complètement réducteur. Ce concept est devenu à la mode tout récemment alors que les marchés baignent dedans depuis 8 ans. Donc il paraîtrait que le CAC40 est très en retard sur les indices européens, et notamment sur le DAx 30. Ah bon ?
Voyons donc où en est le DAX30. L’indice allemand cotait 12 000 / 11 980 Pts le 22 février. Comparons ce qui est comparable. Puisque le DAX réintègre les dividendes, prenons le CAC40 global return qui réintègre lui aussi les dividendes versés. Le CAC GR pointe à 12 100/12 080 points.
Tiens, le CAC 40 GR est donc devant le DAX !
Prenons l’Euro-Stoxx50, le DAX et comparons les performances.
Sur 3 mois, le CAC40 affiche +7,1%, l’Euro-Stoxx50 +9,3%, le DAX30 +11,7%
Sur 6 mois, le CAC40 affiche +11,1%, l’Euro-Stoxx50 +12,4%, le DAX30 +14%
Sur 12 mois, le CAC40 affiche +18%, l’Euro-Stoxx50 +19%, le DAX30 +25%.
Autrement dit, le rush sur le DAX30 a surtout eu lieu ces trois derniers mois, au détriment de tous les indices, CAC40 compris. La surperformance de l’EuroStoxx50 par rapport au CAC40 sur 1 an est insignifiante et sans l’envol de +25% du DAX30, Paris serait plutôt dans la moyenne haute des places européennes.
Le véritable homme malade, par contre, c’est le marché italien !
Le MIB italien, qui perd -1,66% depuis le 1er janvier, sousperforme clairement l’EuroStoxx50 (qui gagne +1,5% depuis le 1er janvier) et surtout les indices US qui vont mettre tout le monde d’accord avec +5% pour le Dow Jones et +9% pour le Nasdaq.
Paris, au milieu du peloton avec +0,5% annuel hier matin, ne se comporte finalement pas plus mal que Bruxelles, et bien mieux que Milan ou Lisbonne. Donc : halte au « french bashing » et au story telling qui font les délices des stratèges anglo-saxons qui tentent de nous refourguer leur stratégie pro-Allemagne et pro-Wall Street !