Qu’attendent les Russes des Chypriotes ?
Depuis deux jours, des négociations ont lieu entre Moscou et Nicosie pour remplacer (on ne sait pas encore si cela sera total ou partiel) le plan d’aide prévu par l’Union européenne et le FMI à hauteur de 10 milliards d’euros. Le consensus s’attend à ce que d’une manière ou d’une autre, Chypre valide le plan d’aide refusé mardi par le Parlement local. Mais la petite île de 1,1 million d’habitants a besoin de 17 milliards d’euros pour éviter la faillite, d’où un possible complément de la Russie visant à protéger ses intérêts que nous évoquions dans notre analyse d’hier.
Preuve qu’un accord semble se dessiner entre la Russie et Chypre, ce matin, le ministre des Finances chypriote Michaël Sarris a déclaré à la presse : « Beaucoup d’équipes travaillent actuellement sur plusieurs sujets. Banques, gaz naturel sont des éléments sur lesquels nous pouvons établir une coopération et obtenir un soutien de la Russie. Nous avons demandé de l’aide, c’est certain, mais de manière à ce qu’elle se justifie économiquement pour la Russie ». Cet aspect gazier est rarement évoqué.
En effet, certes Chypre semble être la grande « lessiveuse » pour la Russie et via ses pratiques douteuses, le pays est aujourd’hui dans une situation de faillite. Mais si la Russie s’intéresse de près à ces réserves de gaz, ce n’est pas un hasard. L’île est assise sur véritable trésor appelé « Aphrodite », le plus gros gisement de gaz que l’on ait découvert depuis dix ans, rien que ça ! Sa valeur est estimée à plus de 600 milliards d’euros et la Russie s’y intéresse pour son énorme opérateur gazier, Gazprom.
Mais c’est un pari sur le long terme que tente de jouer Moscou puisque selon les analystes, cette manne pourrait être surévaluée et ne serait financièrement viable pour les Etats concernés que d’ici dix ans. Jusqu’à présent, les négociations entre les deux pays ont échoué et les permis d’exploitation ont été attribués au français Total, au groupe italien ENI et au Sud-Coréen Kogaz. Autre point sensible et qui est très peu développé jusqu’à présent, Moscou, entre-partie de tels avantages financiers, attend de Nicosie l’autorisation pour installer une de ses bases militaires en Méditerranée, n’en ayant qu’une dans la région, en Syrie. Il faut donc garder en tête cette facette géopolitique qui n’est jamais bien loin de ce dossier.
La « Suisse de la Méditerranée » devra d’une manière ou d’une autre se soumettre à un accord, qu’il soit européen, russe, ou les deux. Son taux d’imposition sur les sociétés, le plus bas d’Europe, atteint aujourd’hui les 10% alors qu’il n’était que de 5% il y a quelques mois, Bruxelles exige 12,5%, de quoi rendre un peu plus frileux les investissements étrangers. En premier lieu, les investissements russes sont visés puisque sur un total de 362 milliards de dollars d’investissements directs en 2011, 121,6 milliards étaient dédiés à Chypre.
Michaël Sarris est actuellement en Russie pour négocier avec son homologue une extension de crédit à hauteur de 2,5 milliards d’euros versé par Moscou en 2011 et dont l’échéance arrivera à son terme en 2016. Mais le réel enjeu pour le gouvernement chypriote porte sur la formulation d’un Plan B avec Bruxelles et dont le contenu comprendrait la même taxation des dépôts bancaires, mais cette fois-ci, uniquement pour ceux de plus de 100.000 euros.
L’ensemble des virements bancaires sont bloqués et les banques sont fermées jusqu’à mardi prochain. De même, la Bourse de Nicosie est fermée aujourd’hui et demain. Selon les médias locaux, le gouvernement chypriote seraient en train de travailler sur la création d’une loi limitant les sorties en liquide du pays quand les banques auront rouvert leurs portes, mais souhaite aussi lister les « bonnes » et les « mauvaises » banques selon des critères qui n’ont pas encore été définis.
EUR/USD : Point technique
EUR/USD évolue actuellement autour de son point pivot à 1,2895.
Analyse technique
L’actualité centrale pour EUR/USD reste la situation chypriote bien que les avancées soient encore très maigres, comme nous le développions ci-dessus. EUR/USD pâtit donc de cette situation bien que la parité se soit rapprochée des 1,3000 pour mieux retourner sur son niveau actuel de 1,2895. Rappelons que durant les dernières semaines, 1,3000 était un support solide pour la parité. Ce seuil constituera une résistance intéressante.
La séance du jour sera particulièrement chargée en termes de publications macroéconomiques et pourquoi pas, de nouveaux développements autour de Chypre. Les PMI européens seront dévoilées, aucune amélioration nette n’est attendue. Les indicateurs de l’immobilier et les revendications chômages pour les Etats-Unis seront également connus en début d’après-midi, le consensus table sur une hausse, si tel était le cas, le dollar américain bénéficierait d’un peu de soutien.
EUR/USD évolue actuellement autour de son point pivot (1,2880) dans des volumes assez faibles. En H1, les Bandes de Bollinger s’écartent légèrement confirmant une faible volatilité en cette fin de semaine. Le cours évolue actuellement légèrement en-dessous de sa Moyenne Mobile Exponentielle (50) confirmant, pour le moment du moins, le manque de tendance claire. Le RSI oscille autour de 40 et le seuil des 1,3000 sera notre résistance la plus solide au cours de cette séance.
Suivre la tendance via un CFD indexé au CAC 40 semble être la meilleure stratégie à adopter.
Supports/Résistances
Le point pivot du sous-jacent est à 1,2880.
Un niveau d’achat réaliste peut être établi au-dessus de 1,2880 avec des cibles à 1,2980, à 1,3000 puis à 1,3040 par extension.
Sous le seuil des 1,2880 points, les cibles envisageables à la vente sont à 1,2840, puis à 1,2815 par extension. Le seuil des 1,2880 sera notre support le plus solide au cours de cette séance. Nous évoluons actuellement dans ce scénario.
XTB France
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