Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Kering (PA:PRTP) décroche vers 455€ après parution d’un chiffre d’affaires global en chute de -15,4% à 3,2 Mds€.
Mais les analystes surveillent tout particulièrement celui de Gucci (la locomotive du groupe avec plus de 60% des ventes en 2019) qui plonge de -23,2%, à 1,8 Mds€.
Ce qui inquiète le plus, c’est que selon la direction du groupe, une reprise des ventes à un rythme plus soutenu n’est pas anticipé avant juillet/août… voir plus tardivement, en fonction de l’activité touristique et de la réouverture des boutiques d’aéroports.
Le cœur du problème, c’est la lenteur prévisible d’un retour à la normale des flux de touristes chinois hors de leurs frontières, qui combine le plus souvent visites culturelles et pour beaucoup d’entre eux, shopping en détaxe (6 000$ par personne en moyenne aux Etats-Unis)… ce qui paye tout ou partie du voyage une fois les articles de luxe revendus aux proches (ou offerts “aux bonnes personnes”) de retour au pays.
Son principal concurrent LVMH (PA:LVMH) s’attend à un “vif rebond” des ventes en Chine… parce que les Chinois n’ont évidemment plus d’autre choix que d’acheter localement, au prix fort (c’est à dire avec des taxes de 30% sur l’horlogerie à 50% sur la maroquinerie).
D’ordinaire, les montants dépensés en produits de marques sont 4 fois plus élevés hors des frontières de la Chine, alors un “vif rebond” des ventes en interne ne va certainement pas compenser la perte de volumes sur les produits vendus en détaxe dans les aéroports et les boutiques en détaxe Gucci, Balenciaga ou Yves Saint-Laurent du monde entier !
Kering annonce de tout façon une réduction de 30% de son dividende en 2020…