Les données d’enquêtes et d’activité publiées cette semaine tendent à conforter l’analyse de la Banque centrale européenne selon laquelle l’activité, bien que très affaiblie au second semestre 2012, pourrait bénéficier d’une lente amélioration au cours de 2013. Ce faisant, et même si bien d’autres éléments sont à l’origine de cette décision (cf. Vue d’ensemble), ces données ont vraisemblablement fourni au sein du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale des arguments en faveur du statu quo monétaire.
Les principaux indicateurs de confiance pour la zone euro donnent en effet des signes d’amélioration. Ainsi, après être resté orienté à la baisse pendant plus de dix-huit mois, l’indice du sentiment économique de la Commission européenne s’est clairement redressé fin 2012 (+1,3 point en décembre après, déjà, +1,4 en novembre). Ce dernier synthétise les résultats d’enquêtes menées auprès des consommateurs, dans l’industrie, les services, le commerce et le bâtiment. Son rebond est visible dans la plupart des économies de la zone euro. En octobre-novembre, Il atteint plus de 3 points en Allemagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Grèce, de plus de deux points en France et en Italie. En Espagne, l’amélioration avait été plus précoce, de plus de 3 points en septembre-octobre. Ce redressement confirme le signal émis par les enquêtes menées auprès des directeurs d’achats : les indices PMI se sont en effet redressés en novembre et décembre dans plusieurs grandes économies de l’UEM, tout en se maintenant partout en zone de contraction de l’activité, sauf
en Allemagne.
Même s’il se confirme dans les prochaines semaines que les perspectives économiques s’améliorent, il est important de retenir à quel point les niveaux auxquels sont tombés les indicateurs d’activité et de confiance sont faibles (cf. graphique 1). Le retour à la croissance ne pourra être que très progressif, et une nouvelle contraction de l’activité n’a certainement pas pu être évitée au quatrième trimestre 2012, pour le troisième trimestre consécutif (selon nous, le PIB s’est replié de 0,3% t/t dans la zone euro au T4, et de 0,4% sur l’ensemble de 2012). C’est ce que confirment notamment les chiffres de la production industrielle, connus jusqu’en novembre. Les résultats sont, dans l’ensemble, médiocres, indiquant une baisse de l’activité industrielle nettement plus marquée qu’au troisième trimestre. En France, celle-ci devrait ainsi être proche de -1,6% t/t après -0,3% t/t au T3. De même, la chute de la production atteint à l’heure actuelle -2,8% t/t en Allemagne (après +0,9% t/t au T3), et -2,6% t/t en Espagne (après -0,4% t/t).
Dans les pays du « noyau dur », et en particulier en Allemagne, ce coup de frein favorise le mouvement de rééquilibrage des balances courantes. Alors que jusqu’à présent la diminution de l’excédent commercial allemand au sein de la zone euro, quasiment nul en novembre (0,2 md en données brutes), était plus que compensée par l’augmentation de celui dégagé à l’extérieur de la zone euro, cela ne semble plus être le cas. Ainsi l’excédent commercial allemand (cvs) est tombé en novembre au plus bas depuis mars 2012, à 14,6 mds d’euros.