La propension au risque reste négative, comme en témoigne l'importante rotation vers les actifs refuges tels le JPY, le CHF et l'or. Comme lors des récents changements d'humeur, cette réorientation semble être inspirée par la peur, plutôt que par un changement structurel.
Les marchés réagissent non à un fait isolé, mais à une accumulation de risques, à savoir les élections britanniques, les événements géopolitiques, le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, la réunion de la BCE et l'audition de James Comey. S'y ajoute l'escalade des tensions au Moyen-Orient, où les relations diplomatiques ont été rompues entre le Qatar et ses voisins. Cette situation a mis à mal les cours du brut, les marchés s'interrogeant sur l'unité de l'OPEP.
Sur les marchés des changes, la baisse des rendements courts américains a brisé l'élan haussier du dollar. La corrélation entre les rendements US/JP et l'USD/JPY reste extrêmement serrée.
L'évolution des hausses de taux de la Fed a rétréci le différentiel des taux d'intérêt. L'USD/JPY dépend de la performance des fondamentaux économiques américains et de ses effets sur la politique monétaire de la Fed. Compte tenu du calendrier US et de l'incertitude générale entourant Donald Trump (sans compter le menu chargé de la journée de jeudi), l'USDJPY pourrait passer sous les 109.65 pour s'acheminer vers le support des 108.10/15.
Peut-être la principale inquiétude pour notre théorie selon laquelle l'aversion au risque est transitoire, et qu'il faut acheter pendant les baisses, est la réunion de la BCE jeudi. Nous avons prévu que Draghi maintiendra son ton accommodant jusqu'en septembre, mais compte tenu des solides données économiques publiées dans l'UE, la probabilité qu'il fasse allusion à une réduction des mesures d'urgence a augmenté. Même le moindre signal de la BCE aurait des effets profonds sur les prix des actifs qui dépendent depuis 10 ans du soutien excessif de la banque centrale.