Les tensions accumulées sur le dollar, les dettes souveraines et les actions sont sur le point de brutalement se libérer. Les premiers craquements ont été vivement ressentis sur les marchés obligataires depuis trois semaines alors que les « Gilts » britanniques ou les BTP italiens prenaient 50 points. Sans oublier un dollar repassé de 1,085 à 1,1130 en moins de quatre séances…
L’Italie, lanterne rouge de la zone euro
L’Italie connaît la plus faible croissance et le plus fort taux d’endettement parmi les pays européens – hors Grèce – et ne parvient pas à se dépêtrer du problème des créances douteuses… sauf à contrevenir aux nouvelles directives européennes interdisant le « bail out ».
Si jamais les épargnants sont mis à contribution (« bail in ») pour recapitaliser Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS) et les autres établissements italiens en difficulté, le référendum constitutionnel de début décembre se transformera en vote sanction contre Matteo Renzi et l’Europe.
L’évolution du Mibtel (baromètre de la bourse de Milan) ces dernières semaines est déjà très révélateur de l’aversion au risque qui grimpe en flèche dans la péninsule.
L’indice vient d’effectuer une incursion sous les 16 500 points et pourrait bien à nouveau tester le plancher des 16 000 points du 3 août et 30 septembre dernier. Et c’est le meilleur des scénarios.
Premiers signaux d’alerte sur le CAC 40
Paris ne présente pas un scénario graphique aussi dégradé et le biais baissier n’est pas encore avéré comme à Milan. Cependant, la récente cassure des 4 500 points sur le CAC 40 a débouché sur le comblement du gap des 4 421 points du 13 octobre et le test des 4 400 points. C’est, selon moi, une première alerte à prendre très au sérieux : le risque de correction est bel et bien là.
A court terme, la constitution d’un ‘M’ baissier sous 4 570 les 8 septembre et 24 octobre est presque achevée. Gare à la cassure des 4 400 points en direction du plancher des 4 310 (de la mi-septembre), avec un risque bien réel de poursuite de la correction en direction de 4 250 points.
A moyen-long terme maintenant, le CAC 40 dessine l’ébauche d’une vaste tête/épaules baissière sous les 4 580/5 240/4 580 dont la ligne de cou (le seuil de rupture de tendance long terme) se situe vers les 4 000 points (10% plus bas).
Les Etats-Unis entrent en zone sismique
Aux Etats-Unis, les supports sont également fragilisés sur les 3 principaux indices que sont le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq mais c’est sur le Russell 2000 que l’alerte à la baisse est clairement déclenchée, sous les 1 180 points.
Sur les 3 autres indices, d’un point de vue strictement technique, une stratégie de couverture s’impose.
Je suis à peu près convaincu que la cassure des 2 120 points sur le S&P 500, des 18 000 sur le Dow Jones et des 5 100 sur le Nasdaq va être suivie d’une invalidation du signal baissier au cours des prochaines heures (le classique bear trap destiné à décourager les vendeurs). Cela sera pour nous l’occasion de ramasser les derniers ETF bear sur les indices US à la veille d’un week-end où tout pourrait s’emballer sur le plan politique, géopolitique et boursiers aux Etats-Unis.
Même en étant totalement convaincu de la victoire d’Hillary Clinton, il semble très imprudent de penser que Wall Street ne tiendra pas compte du risque de contestation du résultat des élections et d’escalade du conflit quasi frontal avec Moscou.