Focus cette semaine sur Netflix (NASDAQ:NFLX), le champion américain de la vidéo à la demande.
Fondée en 1997, l’entreprise basée à Los Gatos en Californie, offre la possibilité aux internautes et propriétaires de smartphone, tablette ou PC de regarder des séries originales, des documentaires et des longs métrages de manière illimitée, moyennant un abonnement mensuel forfaitaire. Les clients ont accès à l’entièreté du catalogue depuis n’importe quel écran connecté à Internet. Ils peuvent faire une pause et continuer à regarder, sans publicité ni engagement.
La formule est un succès puisque Netflix compte désormais 109 millions d’abonnés répartis dans 190 pays selon le dernier décompte officiel disponible. Sur le seul troisième trimestre, la compagnie américaine a gagné 5,3 millions de clients, portant à 15,5 millions le nombre de nouveaux abonnés depuis le début de l’année. C’est 29% de plus qu’un an avant.
Le chiffre d’affaires trimestriel s’est envolé de 30% à trois milliards de dollars sur les trois mois arrêtés à fin septembre, tandis que dans le même temps, le bénéfice net a plus que doublé sur un an à 130 millions de dollars.
Ces résultats ont été salués par Wall Street, l’action Netflix clôturant le 16 octobre dernier à 202,68 dollars, son plus haut historique, et portant à 64% ses gains depuis le début de l’année.
House of Cards
L’action a entamé sa hausse au début 2013 à l’occasion du succès rencontré par sa série maison « House of Cards », incarné par son acteur principal Kevin Spacey, alias Frank Underwood. Le géant du streaming Netflix a toutefois écarté début novembre Kevin Spacey de sa série phare à la suite d’accusations d'agressions sexuelles s'accumulant contre lui, incitant quelques investisseurs à vendre l’action Netflix. Celle-ci cote désormais aux alentours de 195 dollars, soit une capitalisation boursière approchant les 85 milliards de dollars.
Les analystes restent positifs sur la valeur puisqu’en matière de prévisions, 25 d’entre eux considèrent qu'il faut acheter l'action selon le panel Bloomberg, 14 pensent qu'il faut la garder et 3 recommandent de vendre. Ensemble, ils anticipent un cours médian de 215 dollars pour l’action d’ici 12 mois.
Une croissance financée par la dette
Malgré cet optimisme, certains investisseurs s’interrogent sur l’évolution de l’endettement de Netflix, qui finance ses importants investissements dans la production de contenus, en particulier le contenu original, par recours à la dette. Or l’entreprise affiche pour l’instant un flux de trésorerie librement disponible négatif, malgré la hausse de son résultat d’exploitation. Une hausse des dépenses et un free cash-flow négatif entraîneront inévitablement plus de dette a rappelé un analyste. Netflix a d’ailleurs confirmé qu’elle continuerait à financer ses besoins en capitaux sur le marché de la dette.
Elle a ainsi émis en octobre dernier, un emprunt obligataire d’une taille de 1,6 milliard de dollars et d’une durée de 10,5 ans (échéance avril 2028), après avoir déjà levé 1,3 milliard d’euros à 10 ans (échéance 2027) en mai.
Sur le marché secondaire, pour se positionner sur l’émission libellée en euro, remboursable en 2027 et assortie d’un taux de 3,625%, il faut compter avec un cours de 101,13% du nominal, ramenant le rendement annuel à 3,48%. La coupure est fixée à 100.000 euros.
Quant à l’obligation libellée en dollar, d’une maturité égale au 15 avril 2028 et au coupon de 4,875%, elle est peut être achetée sur le marché secondaire à un cours indicatif de 97,40%, portant le rendement à 5,20%. Le titre est libellé par coupures de 2.000 dollars.
Ces deux souches obligataires bénéficient d’un rating B+, dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.