En préambule, je voudrais rappeler que, quand la peur ou la panique commence à se propager sur les marchés, l’apport de l’analyse technique est, dans ces conditions, à prendre avec une prudence redoublée.
Pourquoi ? Tout simplement car les deux principaux moteurs du marché sont, d'une part, l'avidité et, d'autre part, la peur.
Dans une tendance haussière, c'est l’avidité prédomine. Et tout aussi naturellement, les investisseurs se positionnent graduellement, afin de faire grimper les marchés. C'est un flux régulier de suiveurs qui alimente les marchés.
Maintenant, la peur (voire la panique) est un moteur beaucoup plus puissant que l’avidité. Elle fait appel à l’instinct de survie de ceux qui étaient hier encore éternellement haussiers et qui, d'un coup, se sentent pris au piège et cherchent à se dégager au plus vite.
Si vous me permettez une métaphore imagée, j'ai l'habitude de dire que "quand on monte, c'est par l'escalier, mais quand on descend, c'est par la fenêtre".
Donc sortons la tête du guidon et prenons un peu de recul pour admirer la perspective des indices, CAC40 en tête.
Car vu la puissance du mouvement baissier, il me semble nécessaire de revenir rapidement sur l'indice parisien. Le CAC pourrait trouver une zone d'appui, de court terme, sur la zone des 4 100 points… mais un appui pour quoi ? pour rebondir ou temporiser ?
C'est ce que nous allons voir.
Pour rappel, l’objectif qui ressortait du plan de trade de début juin était un retour rapide sur la zone des 4 000 points. Le CAC fleuretait alors avec les 4 500 points (petite flèche rouge sur le graphe ci-dessous).
Mais entre deux (enfin… pratiquement 10% de baisse en quelques jours depuis notre signal), pas mal de choses se sont passées. Sans rentrer dans des détails fastidieux, disons qu’il faut prendre en compte les distributions de dividendes (qui viennent un peu brouiller les cartes) et surtout une baisse en ligne droite beaucoup plus rapide que prévu. Trop vite. Trop fort.
Alors, toujours en pilotant le CAC en vue journalière (UTJ), nous pouvons observer une série de supports graphiques en approche rapide. Je vous les décris en quelques mots :
- Nous avons un support intermédiaire autour des 4 100 points (pointillés bleus). Attention : les prix ont répondu présents plusieurs fois (pastilles bleues) à son contact ;
- Vous voyez le canal haussier vert ? La résistance de ce canal fonctionne, tout comme le support, mais qui reste à confirmer (pastilles gris clair).
Actuellement, les cours sont juste au croisement de ces deux supports !
Après 5 jours de débâcle, l'indicateur d'inertie (SMI) arrive en zone de survente : le CAC pourrait bien amorcer un rebond technique sur les 4 250 points.
Le CAC va-t-il prendre appui et tenter un rebond ?
J’ai, une fois de plus, essayé de contacter Madame Irma (grande voyante certifiée dans l’art de prévoir l’avenir des marchés financiers et autres alignements des planètes. Mais comme d’habitude, elle ne répond pas.
Alors en désespoir de cause, je me tourne vers l’analyse technique.
Non, mais sérieusement si le CAC doit effectivement stopper sa dégringolade et amorcer un rebond, il devra (impérativement, obligatoirement et logiquement évidemment…) donner un signal technique haussier à partir de l’unité de temps inférieure, ici, l’unité de temps "2 heures" (UT2h).
Alors, rebelote, penchons-nous sur le graphique 2 heures.
Le cadrage permet de cerner le mouvement actuel et fait apparaître un support intermédiaire (pointillés verts) correspondant aux reports d’amplitude (flèches bleues verticales).
echniquement, la vague d’impulsion MACD arrive, elle aussi, sur un support (segment vert). On peut parler plutôt d’un point extrême, formé par le point d’impulsion le plus bas observé mi-février (pastille verte) quand le CAC était, comme maintenant, en déroute.
Vous voyez la suite ?
- support graphique en UTJ et sur UT2h.
- Indicateurs techniques en surchauffe rapide, à cause de la brutalité du mouvement (mais bon… avec 10% de baisse dans les dents en si peu de temps, ce n'est pas étonnant).
- Donc : en cas de signal haussier de l’indicateur de tendance MACD (pastille orange), nous devrions avoir au moins une temporisation du mouvement.
Pour pouvoir parler de rebond, il faudra ensuite plus que cela : un retour rapide sur les 4 250 (rectangle rouge horizontal qui était un support et qui est devenu une résistance S > R).
Faut-il se précipiter sur ce rebond ?
Ma réponse est non. Absolument pas. À cela plusieurs raisons :
- Le Brexit. Tant que l’on n’aura pas passé la date de ce référendum, tout mouvement sur les marchés ne sera que purement aléatoire, dangereux et incertain à travailler.
- Demain, ATTENTION au rolling (roulement trimestriel). Si vous aviez loupé mon explication de la séance des Quatre Sorcières, il est toujours temps de la lire !
- Histoire de remettre un peu les choses en perspectives, je vous ai préparé trois graphes permettant de se situer les autres indices (DAX 30, S&P 500 et Nasdaq Composite) sur des échelles de long terme.
En deux mots (je me dépêche… mais c’est simple) :
A gauche, le SP500 : Sortie de canal haussier (vert). Les prix font un pull back sur l’ancien support devenu résistance et n’arrivent pas à rejoindre les plus-hauts historiques (rectangle violet).
Au milieu, le DAX, et à droite, le Nasdaq. Même configurations : sortie de canal haussier (vert) et… pull back sur les anciens supports devenus résistances. Les canaux baissiers (rouges) sont maintenant apparus.
Donc, ce sont des configurations potentiellement très baissières, sur lesquelles je reviendrai plus en détail rapidement.