Après sa glissade face à la plupart des devises du G10, le dollar a regagné du terrain à la fin de la séance européenne, à la faveur des attentes croissantes d'un tour de vis de la Fed. Des gouverneurs de la banque centrale américaine ont en effet souligné la possibilité d'une hausse des taux avant la fin de l'année. Le président de l'antenne de New York Fed William Dudley a ainsi prévenu que les investisseurs sous-estimaient la probabilité d'un relèvement, ajoutant qu'il jugeait un relèvement possible dès septembre. Plus tard, son homologue d'Atlanta Dennis Lockhart a réaffirmé sa confiance dans l'économie américaine. Il estime que la croissance accélèrera au deuxième semestre, ce qui justifiera "un débat sérieux autour d'une augmentation des taux". Le dollar a rebondi, tandis que les probabilités de hausses des taux, tirées des futures sur les fonds fédéraux, sont remontées à 22%, contre 18% lundi.
Ces propos volontaristes ont orienté à la hausse l'ensemble de la courbe des taux. Les rendements des bons du Trésor à 2 ans, très sensibles à la politique monétaire, ont grimpé de 6 pb à 0.75%. De leur côté, les 10 ans ont pris 7 pb à 1.57%. Les traders se sont donc rués sur le billet vert et ont vendu leurs positions longues sur le JPY, poussant l'USD/JPY au-dessus du seuil des 101. Une fois de plus, la devise n'a pas réussi à casser à la baisse la solide résistance qui se tient sur le seuil des 100 (anciens plus bas et barres psychologiques).
Le dollar néo-zélandais a été le deuxième perdant parmi le complexe des monnaies du G10, car il la chuté de 0,37% contre le billet vert, en dépit solide d'un rapport sur l'emploi pour le deuxième trimestre. En effet, le taux de chômage a diminué plus que prévu à 5,1% au cours du trimestre clos en juin (contre des prévisions médianes de 5,3% et un chiffre révisé à la baisse de 5,2% au titre du trimestre précédent). En outre, le taux de participation a augmenté à 69,7% contre 68,8% au premier trimestre après Statistics New Zealand a modifié sa méthode de collecte de données. La forte amélioration du taux de chômage ne doit pas être prise au pied de la lettre, car elle se représente comme une rupture dans la série. La paire NZD/USD a abandonné 0,42% à Tokyo, chutant de 0,7322 à 0,7250 au début de la séance asiatique. Le Kiwi a tenté à plusieurs reprises de briser la forte zone de résistance à 0,7350 et évolue actuellement à la baisse avec la diminution de l'intérêt acheteur. Nous nous attendons à ce que la paire se négocie avec un biais négatif, car la hausse des attentes d'un resserrement de la part de la Fed pourrait maintenir la pression sur la paire de devises.
Aujourd'hui, les traders surveilleront le rapport sur l'emploi du Royaume-Uni, l'enquête ZEW pour la Suisse ; les demandes de prêt hypothécaire MBA, les stocks de pétrole brut et les minutes de la réunion du FOMC pour juillet aux États-Unis ; le taux de chômage, l'IPC et les ventes au détail en Russie.