Sur les marchés actions, la semaine a été riche en rebondissements. En effet, sur la plupart des places boursières, la hausse était de mise cette semaine. Cependant, les annonces de fin de semaine de différentes banques centrales ont inversé la vapeur.
En Europe, la semaine a commencé en bonne direction. Les marchés étaient assez euphoriques suite aux résultats des discussions à Bruxelles de vendredi qui ont abouti à la prise de mesures d’urgence afin de sortir la zone euro du marasme. Les indices européens sont donc restés en hausse toute la première partie de la semaine. Les marchés avaient aussi intégré une possible baisse des taux de la BCE.
Du côté des indicateurs macroéconomiques, sont sortis ce lundi l’indice PMI en zone euro en légère hausse et les chiffres du chômage qui dépassent 11%. Jeudi en début de journée les chiffres des commandes industrielles allemandes sont parus en hausse de 0.6%. Côté adjudication, jeudi, la France a emprunté à 10 ans à un taux assez faible de 2.53% et l’Espagne elle, à un taux de 6.43%. Les investisseurs attendaient surtout le discours du président de la BCE Mario Draghi qui avait lieu ce jeudi. Celui-ci a annoncé la baisse des taux directeurs passant de 1% à 0.75% ce qui représente un plus bas historique depuis la création de l’Union Européenne. La Banque Centrale d’Angleterre a elle aussi annoncé de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire via le rachat de bons du trésor.
Les indices européens clôturaient la séance de jeudi en ordre dispersé. Le CAC terminait à -1.17% à 3 229.36 points, le DAX clôturait également en baisse de -0.49% à 6 532.32 points et le FTSE 100 affichait une hausse de +0.19% à 5 695.41 points. Ce vendredi le repli se poursuit, les investisseurs ayant trouvé insuffisantes les annonces de la BCE. Le CAC40 perdait ce matin 0.19% à 3226.76 points mais affiche sur la semaine une progression de 0.85%. Sur la semaine, le DAX gagnait 1.42% à 6507.23 points et le Footsie affichait une hausse de 2.04% à 5684.99 points.
Du côté américain, les marchés ont mal commencé la semaine. En effet, lundi, l’indice ISM manufacturier est sorti en baisse à 49.7 alors que le précédent était à 53.7 ce qui a fait chuter les marchés. En revanche mardi ceux-ci continuaient leur rebond amorcé la semaine dernière. Les nombreuses annonces de fusion-acquisitions ont aidé ceux-ci à renverser les pertes déclenchées par la mauvaise publication de la veille. On a assisté jeudi à la publication d’autres indices macroéconomiques importants. L’indice ISM non manufacturier est paru en baisse à 52.1, l’indice ADP de l’emploi est sorti en forte hausse à 176 000 au lieu des 100 000 attendus et les nouvelles demandes d’allocations au chômage sont sorties en baisse à 374 000 contre 385000 attendus.
Doivent paraitre ce vendredi les variations des emplois non-agricoles qui devraient paraitre en territoire positif suite aux parutions de la veille et le taux de chômage global. Si toutefois l’économie américaine se contracte à nouveau, les investisseurs pourraient attendre une nouvelle intervention de la FED. Sur la semaine le Dow Jones avance de 0.13% à 12896.67 points, le Nasdaq avance de 1.40% à 2976.12 points et le S&P500 augmente de 0.40% à 1367.58 points.
En Asie, le scénario a été quelque peu similaire. La semaine a commencé en forte hausse et a duré jusqu’à jeudi. Les tensions semblant se résorber en zone euro et une possible action des différentes banques centrales ont boosté le moral des investisseurs. Ce jeudi, la Banque Centrale Chinoise a annoncé une nouvelle baisse de ses taux qui sera effective aujourd’hui. Les places boursières asiatiques clôturent cette semaine en baisse. La Chine n’a pas réussi à retrouver la confiance des investisseurs et les mouvements des différentes banques centrales étaient attendus et déjà intégrés par les marchés. Le Nikkei finissait cette semaine en baisse de 0.65% à 9020.75 points mais prenait 0.16% sur la semaine. Le Hang Seng finissait à +0.25% à 2698.07 points et gagnait 2.24% depuis lundi. Côté chinois, l’indice SSE clôturait en hausse de 1.01% à 223.58 points et perdait 0.08% dans la semaine.
Forex :
Sur le marché des changes, la semaine a été animée par l’intervention de la Banque Centrale Européenne ainsi que par la publication d’indicateurs économiques de part et d’autre de l’Atlantique.
Après l’euphorie de l’accord européen, les investisseurs sont restés dans l’attente de la réunion mensuelle de la BCE de ce jeudi. L’euro s’échangeait autour des 1,2670$ dimanche soir. La volonté des dirigeants européens de répondre à la crise a rassuré les investisseurs. Les avancées lors du sommet européen ont été spectaculaires. La possibilité pour les banques européennes d’emprunter directement auprès du MES est une mesure de court terme favorisant leurs recapitalisations. Cependant, la taille du MES n’a pas été augmentée et il devra donc être utilisé dans des cas exceptionnelles.
Puis, le contexte économique médiocre est revenu au-devant de la scène. Deux indicateurs macroéconomiques sont venus confirmer le ralentissement économique mondial. Lundi, l’indice PMI en Chine est ressorti en léger recul à 48,2 contre 48,4 attendu. Lorsque l’indice est inférieur à 50, l’activité manufacturière est en déclin. L’autre désillusion est venue de la publication de l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis. En effet, celui-ci est ressorti nettement inférieur aux attentes en passant sous les 50 points à 49,7 contre 52 attendu. L’activité manufacturière montre ainsi un signe de contraction. Par la suite, le FMI a revu à la baisse ses estimations de croissance pour les Etats-Unis avec un taux à 2% en 2012 et 2,25% en 2013. Le congrès américain a également affirmé que la croissance pourrait se situer autour des 1% pour l’année 2013. Dans ce contexte, les devises « risquées » étaient à la peine comme l’euro qui reculait face au billet vert autour des 1,2525$.
Enfin, l’évènement majeur qui a déclenché la baisse de l’euro est la baisse des taux de la BCE de ce jeudi. Comme l’avaient anticipé les marchés, la Banque Centrale Européenne a baissé son taux directeur de 25 points de base le portant à 0,75%, son plus bas historique. Mais il est difficile d’expliquer la baisse de l’euro uniquement par la baisse de son taux directeur. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la forte fluctuation de l’euro à la baisse. Théoriquement, une baisse du taux directeur d’une monnaie rend celle-ci moins attractive en termes de rendements. Mais, cette baisse des taux aurait pu également favoriser un rebond de l’euro de par sa corrélation avec l’appétit pour le risque. Cela n’a pas été le cas puisque la baisse était déjà considérée comme acquise. Les investisseurs ont surtout été déçus car la BCE n’a pas baissé davantage son taux directeur et n’a pas non plus annoncé sa volonté de reprendre son programme de rachat d’obligations, ni de lancer un troisième LTRO. Par ailleurs, la pression sur la monnaie européenne a été accentuée par la hausse des taux espagnols à 10 ans qui flirtent à nouveau avec les 7%.
En rythme hebdomadaire, la monnaie européenne recule d’environ 2,3% face au billet vert et s’échange autour des 1,2380$. La monnaie unique chute également face au yen ainsi que face à la livre sterling. La paire EUR/JPY s’échange autour des 98,80 yens et la paire EUR/GBP aux alentours des 0,7960£. De son côté, sur le NYBOT, le dollar Index se renforce et gagne un peu plus de 1,6% sur la semaine et cote 83,05 points.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, les cours du pétrole et des métaux précieux repartent à la baisse à la suite de la réunion de la Banque centrale européenne, évènement majeur de cette semaine. L’institution européenne a en effet annoncé la baisse de ses principaux taux à des plus bas historiques afin de relancer l’économie européenne. Cette mesure, attendue par les marchés, souligne la fragilité économique de la zone euro et une crise qui s’installe dans la durée. Les investisseurs ont par ailleurs regretté l’absence de commentaires de la part du président de la BCE sur un éventuel programme de rachat d’obligations. Ce dernier ne semble pas non plus décidé à renouveler une opération de refinancement à long terme (LTRO) pour le moment. Après avoir débuté la semaine en hausse, soutenus par l’espoir de mise en place de mesures fortes et concrètes de la part des banques centrales cette semaine et par les sanctions prisent contre l’Iran, les cours de l’or noir s’affichent en baisse en fin de semaine. Le « light Sweet Crude » d’échéance août 2012 se négocie à 86 dollars tandis que de son côté, le Brent de la Mer du Nord de même échéance se traite proche des 99 dollars le baril.
Coté métaux précieux, la tendance est similaire. L’once d’or repasse ainsi sous la barre des 1 600 dollars tandis que l’once d’argent s’échange aux alentours des 27,50 dollars vendredi midi. Les marchés restent néanmoins dans l’attente des chiffres sur l’emploi américain avec la publication des créations d’emplois non agricoles cet après-midi aux Etats-Unis. Les marchés anticipent une hausse de l’indicateur avec un consensus qui atteint 100 000 nouvelles créations contre un précédent de 69 000.