Wall Street vient de rouvrir en hausse et les indices américains s’empressent d’effacer les pertes anodines qu’ils avaient subi vendredi.
En fait, rien n’entame la béatitude des investisseurs : le marché du travail américain se porte à merveille (moins d’un quart des emplois attendus furent créés en mai), la croissance (+0,9%) est florissante, la bulle immobilière, la bulle des prêts étudiants, des crédits auto… tout est sous contrôle.
Et surtout, le Nasdaq aligne une 8e séance de hausse sur une série de 9.
Non, rien de ce qui pourrait susciter une sourde inquiétude relative à la conjoncture n’affecte les marchés… qui trouvent toujours une bonne excuse pour ignorer tout ce qui fâche (aujourd’hui, c’est la hausse du pétrole : on nous rejoue la corrélation positive entre un baril à 50$ et le S&P 500).
Mais la grande nouveauté que nous suspections dès vendredi soir – et qui se trouve confirmée ce lundi, c’est que même la communication complètement déconnectée du réel de la Fed, ses volte-face stratégiques pour des prétextes plus ou moins solides, ses erreurs d’anticipation n’indisposent même pas le marché.
Mais quelle preuve supplémentaire nous fallait-il pour conclure que la Fed est le marché et qu’elle décide souverainement – jour après jour – de la valeur des différentes actifs dont elle a pris le contrôle, actions comme obligations ?