Le dollar est resté demandé après que le président de la Fed de Dallas Richard Fisher a déclaré qu'il était dangereux de se focaliser sur les salaires, alors que l'inflation devrait rebondir avec la stabilisation des prix de l'énergie. Il serait donc préférable, d'après lui, de normaliser la politique monétaire tôt et de façon graduelle, plutôt que d'opter pour une action tardive et brutale. Les rendements US à 10 ans campent autour des 2.20%, l'indice DXY atteint 98.196. Le S&P500 a gagné 8 points à New York après son creux à 2,037.27 vendredi. La reprise devrait se voir limitée à 2,120 (plus haut de février) avant la réunion du FOMC du 18 février, eu égard à l'intensification des anticipations hawkish.
L'USD/JPY a franchi le sommet de décembre pour inscrire un plus haut de 7 ans (122.03) à Tokyo, porté par des rendement US soutenus et l'appétit généralisé pour le billet vert. Au vu du renforcement de la dynamique positive, il y a place pour une nouvelle hausse. La prochaine résistance se situe à 124.14 (plus haut 2007). Les importants bids "vanille" devraient venir en soutien au-dessus des 120.50/121.00 pour expiration ce jour. L'EUR/JPY etl'AUD/JPY évoluent en demi-teinte, entre affaiblissement de l'euro et de l'aussie, et dépréciation du yen. L'EUR/JPYa consolidé entre 131.37/87, tandis que l'AUD/JPY teste la MM21j (93.047) à la baisse. Une cassure sous ce niveau devrait envoyer la MACD dans le rouge et signaler une consolidation baissière à court terme.
L'EUR/USD a reculé à 1.0785. La tendance reste fortement négative, avec un renforcement des shorts fondamentaux. La parité est déjà dans la mire du marché. Alors que les résistances se durcissent avant le seuil psychologique des 1.10, les conditions extrêmes de survente (RSI à 20%) donnent à penser qu'une correction serait saine avant un nouveau repli. Les volatilités sur l'EUR/CHF sont encore une fois très faibles, suggérant une possible intervention de la BNS pour maintenir le cours autour des 1.0680/07 (MM21j). Les futures euroswiss progressent à 110.77 sur des attentes d'une nouvelle baisse des taux négatifs par la BNS.
L'aussie et le kiwi ont été les devises les plus pénalisées face au dollar cette nuit. D'après la NAB, l'indice de confiance de février est tombé à son plus bas depuis juillet 2013 et l'activité des entreprises est resté modérée. Impacté en outre par le problème Fonterra, l'AUD/USD a reflué à 0.7632. La MACD (12, 26) est entrée dans le rouge. Une cassure sous 0.7626 (plus bas du 3 février) devrait accroître les pressions vendeuses avant les chiffres de l'emploi attendus jeudi. Des barrières d'options sont placées dans la zone 0.7700/50. De son côté, le kiwi a été plombé par l'annonce d'une enquête sur la menace d'un empoisonnement du lait en poudre pour bébé. Bien que les tests n'aient fait apparaître aucune trace de contamination, la reprise du NZD a été limitée. Le NZD/USD est tombé à 0.7277. Une poussée plus forte vers les 0.72 est envisageable.
L'USD/CAD a progressé à 1.2648 après le retour du WTI sous les $50. Les chiffres de l'emploi attendus vendredi devraient révéler une nouvelle dégradation du marché du travail et raviver les anticipations d'une réduction supplémentaire de 25 bp lors de la réunion du 15 avril. Une cassure au-dessus des1.2698 (pivot MACD et plus haut du 11 février) devrait ouvrir la voie vers un plus haut de 6 ans (> 1.2800).
L'USD/BRL a atteint un nouveau sommet (3.1321). Les futures sur dépôts interbancaire au jour le jour ont bondi à 13.90, les traders intégrant une hausse des coûts d'emprunt au Brésil. La BCB devrait procéder à un nouveau resserrement monétaire, dans un contexte mêlant les scandales de corruption, l'incapacité de Dilma Rousseff et du Congrès à s'accorder sur un budget, le ralentissement économique et l'accélération de l'inflation. Mme Rousseff est actuellement loin d'avoir le soutien du marché. Les ventes du BRL se poursuivent. La prochaine résistance clé s'établit à 3.2420 (plus haut de mai 2004).
Aujourd'hui, les traders suivront le taux de chômage (février) en Suisse, la production manufacturière et industrielle m/m et a/a (janvier) en France, les ventes de détail m/m et a/a (janvier) en Espagne, l'IPC m/m et a/a (janvier) en Norvège, la production industrielle m/m et a/a (janvier) en Italie, ainsi que l'indice NFIB d'optimisme des petites entreprises (février), les stocks de gros (janvier), le commerce de gros m/m (janvier) et les offres d'emplois JOLTS (janvier) aux Etats-unis.