En repli de 10% cette année, le peso mexicain a rarement été aussi faible face à l'euro. Dans une optique de diversification de votre épargne, vous pourriez considérer le taux de change actuel comme un point d'entrée intéressant sur la monnaie mexicaine.
Parmi les nombreuses obligations libellées en peso, citons celle émise par la banque mondiale, remboursable dans deux ans et assortie d’un coupon de 4%. Il est possible de se positionner sur cette émission notée « AAA » à un cours de 99% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à 4,50%.
On notera que le coupon annuel de cette obligation a été payé le 16 août dernier, de quoi limiter les intérêts courus à 14 jours. Compte tenu du statut supra-national de la banque mondiale, signalons enfin que le risque lié à ce placement est exclusivement porté sur la devise d’émission.
Concernant l’évolution du peso justement, il a reculé de 3% depuis la mi-août sur le marché des changes, ce qui porte sa baisse depuis le 1er janvier à plus de 10%.
La Banque centrale au chevet de sa devise
Globalement, l’évolution du peso est corrélée à celle du pétrole, le pays étant un important producteur et exportateur de brut. En outre, il semble que la monnaie doive faire face à des fuites de capitaux dans un contexte de resserrement monétaire aux Etats-Unis.
Les marchés semblent en effet tabler sur une nouvelle hausse des taux directeurs de la FED dans les semaines/mois à venir, ce qui devrait renforcer l’attractivité des placements en dollar.
Pour freiner la baisse de sa devise, la Banque centrale mexicaine a déjà procédé par deux fois à une hausse de son principale taux directeur cette année. La première en février lorsqu’elle l'avait augmenté d'un demi-point à 3,75%. Un taux que l’institution a porté à 4,25% fin juin dans la foulée du Brexit.
Une hypothétique victoire de Donald Trump, lui qui anime un sentiment anti-mexicain et veut la fin de la relation économique privilégiée entre les deux pays, pourrait également être un coup dur pour le Mexique et pour sa devise.
Concernant l’activité économique de la seconde économie d’Amérique latine (après le Brésil), elle s'est contractée pour la première fois en trois ans au deuxième trimestre, sous le coup du recul le plus marqué de la production industrielle depuis 2009.
Le pays, qui a pâti notamment d'une demande atone en provenance des Etats-Unis, ne devrait toutefois pas tomber en récession (deux trimestres de suite de croissance négative). L’année passée, Le PIB du Mexique avait progressé de 2,50%.
Standard & Poor's adapte ses perspectives
On signalera encore que Standard & Poor's vient de revoir à la baisse la perspective de la note « BBB+ » de la dette souveraine mexicaine, désormais « négative » contre « stable » précédemment.
Si l’agence a souligné les politiques budgétaires et monétaires prudentes mises en oeuvre par le gouvernement, qui ont permis de maintenir des déficits limités, une inflation basse et une dette extérieure "modérée", elle redoute que le pays ait du mal à contenir la hausse de son endettement.
Standard & Poor’s table sur une augmentation de la dette publique mexicaine à 45% du PIB cette année et à 47-48% en 2018 et 2019, contre 42% en 2015.