Une « résolution » pour le moins contestable
Hier, le département d’Etat américain a accusé, une nouvelle fois, les troupes russes de déstabiliser les régions indépendantistes de l’Est de l’Ukraine. Cette fois-ci, plusieurs clichés photos ont été utilisés pour démontrer la présence de forces spéciales russes sur le sol ukrainien, et en dehors de la Crimée. Cette accusation de Washington tend à démontrer l’inutilité du plan de sortie de crise que nous évoquions vendredi dernier et qui était, dès le premier jour, fortement contesté par bon nombre d’experts géopolitiques. Dès les premières heures d’application, Moscou semble donc violer ce plan en ne cherchant pas à désarmer les groupes insurgés locaux, afin de remettre plus que jamais en cause la légitimité des élections nationales du 25 mai. Les « petits hommes verts » armés qui ont annexé la Crimée semblent donc plus que jamais présents sur le sol d’autres régions de l’Est ukrainien. Faute d’absence de signe distinctif, il est complexe d’associer ces troupes à un régiment russe en particulier mais chacun aura compris, évidemment, que ce petit jeu atteint vite ses limites tant la situation est évidente. En somme, nous pouvons donc nous attendre à une poursuite de la déstabilisation régionale de l’Ukraine et à une aggravation de la scission du pays, à l’occasion des prochaines semaines. De quoi rappeler, s’il fallait encore le faire, que le plan de « sortie de crise » n’est qu’un bluff dans cette partie de poker. Nous sommes notamment revenus sur cette situation lors de notre séance de Live Trading de ce matin. A suivre !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 292$ l'once. Comme annoncé lors de nos précédentes analyses, la tendance haussière analysée jusqu’à présent s’est totalement essoufflée et nous sommes désormais dans un cycle baissier (présenté lors de nos quatre dernières analyses). En D1, le RSI (14) évolue en dehors de ses zones de tension. Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 307$. En dessous de ce niveau, les cibles envisageables à la vente se situent à 1 277$ et à 1 262$. En scénario alternatif, donc au-dessus de ce point pivot situé à 1 307$, nous tablons sur des cibles à 1 314$ et à 1 324$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 307$) sert de résistance, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un biais baissier, en ciblant particulièrement les 1 277$. Attention, toutefois : le biais baissier semble relativement limité. Nos précédentes analyses sur l’or ont largement porté leurs fruits à l’occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la troisième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au troisième « tapering », ce montant mensuel est de 55 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers justifiant auprès des opérateurs boursiers les niveaux historiques récemment atteints par les indices occidentaux. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablons sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.