Le géant du streaming Netflix Inc (NASDAQ:NFLX) est souvent cité comme une « action coronavirus », c’est-à-dire un titre sensé profiter de la pandémie actuelle, puisqu’une proportion significative de la population mondiale est confinée à domicile, avec des options par conséquent limitées pour se divertir.
Mais il existe un autre domaine qui profite peut-être encore plus de la situation : Les jeux vidéo. Les actions des spécialistes du secteur traversent en effet la crise du coronavirus sans encombre, affichant des gains non négligeables.
L’activité semble en effet à l’épreuve de la pandémie, car les jeux vidéo continuent facilement à se vendre dans cette nouvelle réalité qui a eu un impact dévastateur sur d'autres formes de divertissement, comme le cinéma et le théâtre, qui ont dû cesser totalement leurs activités.
Le marché total des jeux vidéo dans le monde représentait plus de 100 milliards de dollars selon les données de Statista, en croissance d’environ 5% par rapport à 2018, et le coronavirus pourrait accélérer cette progression.
C’est d’autant plus vrai que chaque jeu se paye, alors qu’un abonné à Netflix paye son abonnement le même prix quel que soit le nombre de films et de séries consultés, ou le temps passé devant l’écran. De ce fait, il y a de bonnes chances pour qu’en plus d’attirer des nouveaux joueurs, la crise du coronavirus augmente les dépenses des joueurs existants, qui passent plus rapidement d’un jeu à l’autre, disposant de plus de temps pour jouer.
Les gestionnaires d'investissement apprécient le secteur
Plusieurs gestionnaires de fonds d'investissement ont d’ailleurs souligné les avantages des investissements dans le secteur des jeux vidéo dans le cadre de la crise actuelle.
Walter Price, gestionnaire de portefeuille d'Allianz (DE:ALVG) Technology, estime par exemple que « les sociétés de jeu sont sous-évaluées par rapport à leur valeur de diversification ».
Paul Johnson, analyste des jeux pour Polar Capital Technology Trust a de son côté souligné qu' « un engagement plus important se traduira par une monétisation plus importante et les premiers signes sont prometteurs si l'on en croit les agrégateurs de données sur les transactions de tiers. Compte tenu des commandes de confinement, nous prévoyons également une inflexion des téléchargements numériques qui sont plus économiques que les ventes physiques".
Enfin, Greg Herr, co-gérant de portefeuille d'Alliance Trust souligne qu’ "avec l'ouverture de nouveaux marchés dans le monde entier et la prolifération des appareils mobiles, nous pensons que les possibilités d'expansion dans le secteur des jeux vidéo sont considérables. Dans le contexte actuel, avec des millions de personnes confinées chez elles dans le cadre de la lutte contre COVID-19, les possibilités d'utilisation croissante des jeux vidéo sont énormes".
Le secteur a chuté hier, l’occasion de se positionner ?
Malgré tous ces points positifs, le secteur des jeux vidéo a été lourdement sanctionné hier, avec des chutes de plus de 4% pour plusieurs acteurs du secteur.
Nous vous proposons ci-dessous une sélection d’actions liées à l’industrie du jeux vidéo qui ont chuté hier mais qui se sont globalement très bien comportées face à la crise du coronavirus, et qui pourraient afficher de nouveaux gains dans les prochaines semaines, surtout si leurs résultats du T1 qui seront prochainement publiés confirment les effets « bénéfiques » du coronavirus sur leur activité :
Activision Blizzard (NASDAQ:ATVI), l’éditeur du célèbre jeu Call of Duty a clôturé hier à 63.86$, en baisse de près de 5% sur le journée, mais en hausse de plus de 23% par rapport à son creux à 52$ du 15 mars. Entre temps, le titre avait marqué un sommet à 68.31$ le 16 avril, au plus haut depuis novembre 2018. Activision publiera ses prochains résultats trimestriels le 5 mai.
Take-Two Interactive (NASDAQ:TTWO), notamment connu pour le jeu NBA 2K, a elle aussi nettement chuté hier, perdant 4.30% en clôture à 120.50$, mais conserve un gain de 20% depuis son creux à 100.15$ du 20 mars. Le 27 avril, le titre a marqué un pic à 129.15$, au plus haut depuis le 23 janvier. La société dévoilera ses résultats du 1er trimestre 2020 le 13 mai.
Electronic Arts (NASDAQ:EA), responsable de la licence Battlefield et de Apex Legend n’a pas fait exception lors de la chute du secteur hier, perdant -4.03% à 111.35$, ce qui représente tout de même une hausse de 28% depuis le creux du 20 mars à 87$. Le 16 avril, le titre a marqué un sommet à 118.10$, au plus haut depuis septembre 2018. La société publiera ses résultats du T1 2020 le 5 mai.
Zynga (NASDAQ:ZNGA), spécialisée dans les jeux vidéo pour mobiles, contrairement aux 3 éditeurs précédents plus spécialisés dans les jeux sur PC et consoles, a chuté de 3.23% lors de la purge du secteur hier, à 7.49$, ce qui lui permet tout de même de conserver une avance de 27.5% par rapport au creux du 16 mars à 5.87$. Notons que le 16 avril, le titre a marqué un sommet à 7.75$, au plus haut depuis 2012. La société publiera ses résultats trimestriels le 6 mai.
Nintendo (T:7974) est une société différente des 4 précédemment citées, dans le sens où elle est non seulement un éditeur de jeux, mais également un fabriquant de consoles. Le titre a chuté de seulement 1.32% à 46220 JPY hier, en hausse de 40% par rapport au creux du 16 mars à 32950 JPY. Le titre a marqué un pic à 47000 le 16 avril, au plus haut depuis environ 1 an. Les prochains résultats trimestriels sont attendus le 7 mai.