Affranchie depuis six mois de la tutelle financière internationale, la Grèce est venue lever sans trop de difficultés 2,5 milliards d’euros à dix ans sur le marché primaire mardi matin.
La Grèce confirme son retour en grâce auprès des intervenants de marchés. Après être venue émettre de la dette à cinq ans le mois dernier, elle proposait cette fois aux investisseurs de souscrire à un emprunt remboursable dans dix ans.
Cela faisait plus d’une décennie que la république hellénique n’avait plus été en mesure de s'endetter sur une telle maturité.
Il faut dire que les astres semblent s’aligner pour le pays, qui venait solliciter les investisseurs quelques jours seulement après avoir vu la note de sa dette souveraine être relevée de deux crans chez Moody’s. Une note « Ba1 » qui se voit affublée d’une perspective « stable ».
Dans son rapport justificatif, l’agence de notation a notamment mis en exergue les bons résultats affichés par le programme de réformes mis en oeuvre par le gouvernement d'Alexis Tsipras, même si ses analystes observent que les perspectives de croissance restent faibles.
Cette année, le Fonds monétaire international s’attend à ce que le produit intérieur brut de la Grèce progresse de 2,4%, soit un peu mieux que les 2,1% signés l’année passée.
Tout comme l’emprunt à cinq ans bouclé en début d’année, la nouvelle émission à dix ans a obtenu un accueil similaire et été sursouscrite plus de quatre fois, comprenez par-là, la demande s’est révélée quatre fois supérieure à l’offre.
Ces conditions particulièrement favorables ont permis au trésor grec de faire baisser le rendement annuel à l’émission de 135 points de base à 3,875%. Un coupon qui reste très attrayant.
Dans les premiers échanges, l'obligation libellée par coupures de 1.000 euros peut être achetée aux alentours du pair.
Solliciter régulièrement les marchés
Tout comme celle de janvier dernier, cette émission marque une nouvelle étape dans la normalisation du statut de la Grèce sur les marchés internationaux, qui entend lever jusqu'à 7 milliards d’euros cette année.
Alors qu'elle dispose désormais de 26 milliards d'euros de prêts non-utilisés et de liquidités levées sur les marchés, la Grèce peut rembourser sans difficulté les quelque 12 milliards d'euros de prêts qui arriveront à échéance cette année et rester à flot jusqu'en 2021, soulignait l'agence Reuteurs en marge de cet appel au marché.