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Hier l’indice phare parisien a largement décroché. En effet, le Cac 40 a terminé la séance avec un recul de -3,66% à 3 698,93 points dans un volume d’échange de 2,5 milliards d’euros. L’aversion pour le risque des investisseurs découle directement du discours tenu par le président de la Fed qui a eu lieu mercredi soir. Durant son intervention, Ben Bernanke a maintenu les taux directeurs inchangés mais a parlé d’un éventuel ralentissement des mesures de soutien d’ici la fin de l’année si la reprise de l’économie se confirmait aux Etats Unis. La perspective d’un allégement du soutien de la Fed n’a pas été bien accueillie par les marchés, cette politique ayant largement contribué au rebond des marchés depuis le début de l’année.
Du côté des valeurs, pour sa toute première entrée en bourse, le titre Fnac n’a pas réussi à se hisser vers une première clôture dans le vert; l’action a reculé de 10,36% à 19,72€. Les valeurs bancaires ont souffert de cette tendance baissière ; la Société générale avec une perte -4,39% a fini la séance à 27,54€. Le crédit agricole et BNP Paribas ont terminé respectivement à 6,63€ (-3,41%) et 41,79€ à 4,28%.
A l’instar du marché français, les marchés américains ont enregistré leur pire séance de l’année. Tout d’abord, le Dow Jones avec une clôture à 14 758,32 points affiche une perte de 2,34% et le Nasdaq a aussi perdu du terrain en terminant à 3 364,63 points, soit une perte de 2,28%. Le Dow Jones n’a pas connu une dépréciation similaire depuis le 9 Novembre 2011 ; l’indice phare de Wall Street avait enregistré une perte de 3,2%. Les records semblent loin à Wall Street : le S&P 500 terminait la séance sous les 1 600 points loin de son niveau record à 1 669 points. Le spectre d’une réduction du QE3 a provoqué une montée de l’aversion au risque et un pic de nervosité comme en témoigne le niveau de l’indice VIX qui mesure la volatilité. Ce dernier a atteint hier les 20,47 points soit une hausse de 23% et un niveau jamais atteint en 2013.
Ce matin, les marchés européens sont attendus en légère hausse à l’instar des marchés asiatiques. En effet, le Nikkei reprenait 1,7% ce matin notamment grâce à l’affaiblissement du yen. Le contrat future sur l’indice CAC 40 gagnait plus de 0,3% avant l’ouverture.
Forex:
Ce matin, porté par de bons indicateurs en zone euro, la monnaie unique reprend du terrain face au dollar après sa lourde chute mercredi dernier. La progression de l’indice Zew Allemand, meilleur que prévu, ainsi que celui de l’indice composite PMI, a confirmé jeudi le ralentissement de la contraction de l’économie européenne pour le mois de juin.
Outre Atlantique, comme l’a indiqué le rapport du FOMC et les annonces de Ben Bernanke, l’activité américaine progresse modérément avec un marché du travail qui continue de s’améliorer. Si cette embellie se poursuit, comme le laisse présager les prévisions émises par la Fed, celle-ci pourrait ralentir ses injections de liquidités d’ici à la fin de l’année et y mettre fin dès 2014. Ces annonces ont fortement impacté la paire EURUSD.
Sur le plan technique, l’euro bénéficiant d’importants flux de capitaux en provenance de l'Australie, de Nouvelle-Zélande et du Japon s’adjugeait ce matin à 1,3237 dollar contre 1,3225 dollar jeudi. L’euro gagne également du terrain face à la devise nippone à 129,44 yens contre 128,83 yens hier en fin de journée, tandis que le dollar grimpait à 97,79 yens pour un dollar. Du côté des autres paires de devises, la livre britannique a chuté face à l'euro, à 85,42 pence pour un euro et reculait également face au dollar, à 1,5496 dollar. La devise helvétique, quant à elle, baissait ce matin face à l'euro, à 1,2270 franc suisse pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 0,9270 franc pour un dollar.
Nous noterons que les investisseurs, dans ce contexte, ont ajusté leurs positionnements sur les devises des pays émergents réduisant leurs positions en raison de la vente massive d’actifs dans ces régions jugées plus risquées.
Matières premières:
Au chapitre des matières premières, le pétrole a très fortement corrigé hier, les investisseurs se montrant inquiets face aux risques de changement de politique de la FED à court terme. A New-York et à Londres, les cours du brut enregistraient leur plus forte baisse en 7 mois. Les propos de Ben Bernanke qui a clairement signifié que la FED se tenait prête dès cette année à réduire son programme d’aides massives à l’économie ont jeté un froid sur les marchés. Les marchés sont en effet devenus très dépendants de cette liquidité facile qui a largement contribué à leur embellie depuis le début de la crise. Il semble que la FED semble vouloir normaliser sa politique accommodante. Il n’y a pas de volonté de stopper brutalement sa politique mais plutôt de rendre les mesures moins extrêmes. Par ailleurs, la situation de la Chine ne rassure pas les opérateurs. Hier, dans une enquête préliminaire, la banque HSBC a publié un indicateur PMI en nette baisse à 48,3 soit un plus bas depuis Septembre.
Dans ce contexte, sur le Nymex, le baril Light Sweet Crude évolue autour des 95,5 dollars. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échange, ce matin, contre 102,7 dollars.
Sur le front des métaux précieux, l’or a accusé le coup hier. Le métal jaune a dégringolé, revenant sur ses plus bas de Septembre 2010. La FED semble se rapprocher de plus en plus d’un changement de politique ce qui pèse sur la tendance. Il sera maintenant intéressant de voir si à l’image du mois d’Avril après la chute vertigineuse de l’or, le marché physique puisse soutenir les cours afin d’éviter une chute plus importante. Ce matin, l’once d’or se traite autour des 1 298 dollars.