Il n’y a pas si longtemps, pour s’assurer un minimum du rendement sur le marché obligataire, il fallait se tourner vers les très, très longues maturités. Comprenez par là, les obligations remboursables dans vingt, voire trente ans. Et encore…
Mais avec les resserrements monétaires opérés par les Banques centrales, et singulièrement aux Etats-Unis où la Fed a pris une avance sensible sur la BCE, les obligations de courtes maturités font leur retour sur le devant de la scène, et rapportent désormais quasiment autant que leurs consœurs à long terme.
C’est ce que l’on appelle, un rapprochement de la courbe de taux. Actuellement, cette courbe est quasiment plate entre le 2 ans et le 10 ans américain en dollars, dont les rendements pointent respectivement à 2,6 et 2,8%.
Rappelons utilement que lorsqu’il vient solliciter les obligataires, un émetteur (entreprise ou Etat) doit rémunérer davantage ses créanciers au plus le remboursement de sa dette est lointain dans le temps.
Logique car l’investisseur a moins de visibilité sur l’évolution de la société, la pertinence de son business modèle dans le temps, et in fine, sa capacité de remboursement.
Pour l’investisseur, le fait de ne pas devoir se positionner à très long terme est logiquement une bonne chose. Et pour cause, au plus la maturité d’une obligation est lointaine, au plus son cours et sa valorisation sont sensibles à l’évolution des taux.
Pour plus d’informations à ce sujet, nous vous invitons à consulter notre article de l’Oblis School sur la duration des obligations.
Quelques possibilités d’investissement
Parmi les obligations courtes de qualité supérieure en dollar, nous avons épinglé celle que s’engage à rembourser Apple (NASDAQ:AAPL) dans trois ans, laquelle permet de tabler sur un rendement annuel de 3%.
A titre de comparaison, l’émission que s’engage à rembourser la marque à la pomme en 2051 propose, elle, un rendement annuel de 4,10%. Autrement dit, le différentiel de rendement atteint un peu plus de 100 points de base.
Bon à savoir, cette obligation a détaché son coupon il y a quelques jours, de quoi s’épargner les intérêts courus à l’achat. Son cours nettement inférieur au pair de 95% rend par ailleurs la valeur fiscalement attractive pour l’investisseur résident belge, sachant que le rendement n'est pas grevé par l’impôt. Notons encore qu’Apple peut s’appuyer sur un rating AA+, à un cran de la note suprême AAA
Si l’on prend un émetteur dont la qualité de crédit est moins élevée, comme General Motors (NYSE:GM) Financial Company, il est possible de tabler sur un rendement annuel de 4% avec son émission à maturité avril 2025, et ce sur base d’un cours légèrement inférieur au pair. Ici aussi, la coupure est fixée à 2.000 dollars, accessibles au plus grand nombre donc.
Notée BBB, GM Financial est une filiale à 100% de l’emblématique constructeur automobile américain, qui offre des programmes de financement et des solutions de location (leasing) pour les clients de la marque.
Entre les deux, citons encore l’obligation BMW (ETR:BMWG) US Capital à maturité 2025, qui affiche un rendement annuel de 3,40%, sur base d’un cours légèrement inférieur au pair. Libellée par coupures de 2.000 dollars, l’obligation de division américaine du constructeur premium allemand est notée « A » sur l’échelle de notation de Standard & Poor’s.