Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’OPEP vient de publier une étude qui ne va pas contribuer à faciliter la compréhension du rally haussier de +36% en ligne droite du WTI depuis le plancher des 42,1$ du 21 juin dernier.
L’accélération des 4 dernières semaines (+17% entre 49,1 et 57,6$) laisse songeur, et plus encore depuis ce mardi matin puisque l’OPEP estime que la production de pétrole de schiste des Etats-Unis, va fortement progresser ces prochaines années. La production mondiale d’hydrocarbures liquides (pétrole et GNL, ou gaz naturel liquéfié) devrait grimper de 96,5M barils/jour en 2017 vers 101MS barils/jour d’ici 2 ans (début 2020).
L’offre des pays « non-OPEP’ devrait croître de pratiquement +10% (de 57 à 62M barils/jour d’ici 2022) dont 75% proviendraient des seuls Etats-Unis, les 25% restants étant largement fournis par le Brésil (offshore profond) et le Canada. Cela soulève 2 questions : pourquoi le Venezuela qui possède la plus grande réserve de pétrole prouvée (certes offshore) ne fait pas partie de l’équation en matière de hausse future de l’offre d’or noir ?
La seconde question est : qui accroît sa consommation d’énergie fossile dans des proportions « paraboliques » cette année ?
J’avance une hypothèse qui demeure confidentielle – mais je l’assume – puisque je l’ai déjà défendue dans une récente vidéo: le « minage » de Bitcoins, et des autres cryptodevises. Cette activité est extrêmement gourmande en kilowatt et une étude de Digiconomist (publiée par BFM) révèle que cette activité représenterait l’équivalent de la consommation énergétique d’un pays comme le Nigeria (185M d’habitants consommant 25 térawatts/an). Oui, le « minage » intensif tel qu’il se pratique au rythme actuel (notamment au Venezuela, en Corée du Nord, en Russie…) requiert des térawatts d’électricité (et la conso croît de façon exponentielle avec la complexification de la blockchain)… à tel point que des systèmes de récupération de chaleur sont installés sur certains sites où tournent des milliers de PC équipés de cartes graphiques surpuissantes.
Les « fermes à Bitcoin », souvent situées près d’une source de courant bon marché où dans des pays où l’électricité est vendue bien en dessous de son coût de revient, ce qui est le cas dans de nombreux pays en voie de développement, dont les centrales sont fortement consommatrices de charbon ou de fioul. En Europe ou en Californie où les énergies renouvelables sont privilégiées, la note d’électricité explose: « miner un ‘BTC' » devient ruineux !
J’attends avec impatience qu’un spécialiste produise une évaluation solide de l’empreinte carbone du Bitcoin (et des autres « cryptos »)… et je parie que les chiffres qui seront obtenus (il serait question de 13 tonnes de CO2 par Bitcoin, chiffre en en croissance également exponentielle, vont donner le vertige, ou provoquer de sévères quintes de toux !