La semaine passée, le géant pétrolier brésilien a annoncé avoir clôturé le troisième trimestre de l'année sur une perte sèche supérieure à quatre milliards de dollars. Sur le marché secondaire, les rendements obligataires sont orientés à la hausse.
Ivan Monteiro, directeur financier du groupe, a invoqué une dépréciation comptable pour justifier ce nouveau trimestre teinté de rouge, qui est liée notamment à l'appréciation du réal sur le marché des changes ainsi qu’aux prévisions de cours du Brent.
Cette dépréciation prend également en compte le nouveau plan d'investissements dévoilé en septembre par l’entreprise, qui prévoit une forte réduction de ses dépenses et de son endettement pour assainir ses comptes. Ce plan inclut ainsi une chute de 25% des investissements sur la période 2017-2021.
Au centre d'un vaste scandale de corruption touchant l'élite politique brésilienne, Petrobras avait pourtant réussi a retourner dans le vert au deuxième trimestre. Il avait publié un léger bénéfice de 106 millions de dollars, grâce à une augmentation de sa production et une reprise des prix du pétrole.
Au troisième trimestre, sa production quotidienne de pétrole et de gaz naturel a atteint 2,9 millions de barils, représentant une hausse de 2% en glissement trimestriel. Les exportations de pétrole et de produits dérivés ont, eux, progressé de 9% à 562.000 barils par jour.
Moody’s un peu plus confiante
Deux semaines avant la publication de ces résultats, Moody’s avait revu à la hausse ses vues sur le profil de solvabilité du raffineur de pétrole, remontant d’un cran à « B2 » la notation de sa dette obligataire. La perspective associée à la note est stable.
En résumé, l’agence d’évaluation cite un risque de liquidités moins important et des prévisions de performances opérationnelles revues à la hausse sur le moyen terme.
Qu’en est-il sur le marché obligataire?
Petrobras, qui est l’une des entreprises sud-américaines les plus endettées (plus de 100 milliards de dollars), a émis quantité d’obligations.
Suite à la publication des résultats, mais aussi aux variations de taux observés sur le marché américain, les obligations Petrobras sont orientées à la baisse sur le secondaire.
A titre d’exemple, l'émission remboursable en ... 2115 s’échange aux alentours des 80% du nominal, contre 86% lors de notre dernier point sur l’entreprise fin septembre ;
L’emprunt remboursable en 2021 propose lui un rendement annuel supérieur à 6%, sur base d’un cours indicatif de 96% du nominal ;
Citons enfin l’obligation à échéance 2024 qui est disponible à l’achat autour des 94% du nominal, correspondant à un rendement annuel supérieur à 7%.
De type senior non-sécurisé, ces trois obligations sont libellées par coupures de 2.000 dollars (risque de change). A noter que Petrobras a également émis des obligations en euro, dont une remboursable en 2023 dont le rendement annuel dépasse les 6%.