L’effet Bernanke

Comme d’habitude, lorsque les marchés attendent un discours ou une audition de Ben Bernanke, ils consolident prudemment pendant la séance précédente. Particulièrement sensible aux interventions du patron de la Fed, l’or au comptant a campé dans la fourchette 1578$-1595$ durant la séance européenne avant de se traiter cette nuit au-dessus de son niveau de clôture d’hier, le troisième repli consécutif des ventes de détail US ayant alimenté les espoirs d’un QE3. Le compte rendu de la réunion tenue par le FOMC les 19 et 20 juinont révélé que les membres du comité n’estimaient pas nécessaire d’enclencher une nouvelle phase d’assouplissement, sauf détérioration des conditions du marché. L’euro a progressé cette nuit jusqu’à toucher1,2313 et 97,23 face au dollar et au yen respectivement.

L’Asie boursière s’est également orientée à la hausse sur des espoirs de lancement de mesures de soutien à l’économie par la Fed. Le NIKKEI et le Hang Seng ont ainsi gagné 0,34 % et 1,57% respectivement. Dans les minutes de sa réunion publiées cette nuit, la RBA explique qu’elle a décidé maintenir son taux directeur à 1 %,après l’avoir réduit de 0,75 % en 2012, en raison d’une consommation soutenue par la bonne tenue du marché de l’emploi. L’AUD s’est fortement apprécié vis-à-vis de tous ses homologues du G10, enregistrant ses meilleurs gains au détriment des monnaies refuges japonaise (0,52 %) et américaine (0,43 %). Le NZD a profité de sa proximité régionale avec l’Aussie pour monter face à la plupart de ses rivaux, à l’exception de l’AUD. L’ASX 200 a lui aussi avancé, prenant pas moins de 1,23% dans le sillage de la publication des minutes, avant de terminer en légère baisse à 4140,80.

Le FMI a réduit hier ses prévisions de croissance mondiale de 4,1% à 3,9 %, prévenant que les conditions de marché s’étaient considérablement dégradées en mai et juin, les mesures du stress sur les marchés financiers revenant à, et parfois surpassant, les niveaux vus au plus noir de la crise en novembre 2011. Le Fonds a de nouveau insisté sur le rôle de la BCE pour aider à stabiliser la crise, proposant que la banque centrale évite tout durcissement des règles sur les capitaux et envisage de recourir à un assouplissement sous une forme ou une autre. Ce mardi est riche en statistiques et annonces, dont le discours de Mervyn King (BoE), l’indice ZEW du sentiment économique pour l’Allemagne et l’UE à 9h GMT, l’IPC US à 12h30 GMT (cons. 1,6 % A/A), la décision de la Banque du Canada sur ses taux à 13h00 GMT (cons. 1 %) et l’audition de Ben Bernanke à 14h GMT.

Léa Torbey Meouchi pour Swissquote