Il faut bien reconnaître qu’il est difficile d’avoir des certitudes à propos de l’issue de la réunion de Doha le 17 avril prochain qui a pour objectif d’élargir l’accord de gel de la production décidé en février dernier à un panel plus large de pays. L’optimisme affiché par le Qatar a permis une remontée des cours lors des dernières séances mais il est peut-être trompeur. Pour qu’un prix d’équilibre du marché soit atteint, il faut que l’Iran accepte le principe d’un gel de la production ce qui ne semble pas être le cas à court terme. Le fait que Téhéran n’envoie pas son ministre du pétrole, Bijan Zanganeh, à Doha mais seulement un représentant de rang protocolaire inférieur confirme que le pays ne va pas se joindre dans l’immédiat à cette démarche. Nos anticipations ont évolué au cours des derniers jours. Le scénario le plus crédible aujourd’hui est celui d’un gel regroupant seulement une partie des membres de l’OPEP et comportant peu de clauses contraignantes. En d’autres termes, les pays participants disposeraient d’une latitude certaine dans la mise en œuvre de l’accord. Comme pour celui de février, on peut craindre que certains pays ne le respectent pas, à l’instar de la Russie qui a continué à augmenter sa production en mars dernier, celle-ci atteignant un record historique depuis la fin de l’ère soviétique. L’excès d’offre serait loin d’être résorbé, a fortiori dans un contexte où la demande s’annonce faible dans les mois et années à venir, comme l’a confirmé récemment le cartel. Dans ces circonstances, Doha serait un non-évènement pour le marché pétrolier. Nous ne prenons aucun risque en déclarant qu’un important gap est à prévoir sur le Brent et le WTI lundi à l’ouverture du marché.
Les derniers faits marquants :
Bonne nouvelle pour la zone euro : le chiffre de l’inflation en mars est ressorti à 0% et non pas en territoire négatif. Ouf de soulagement du côté de la BCE ! Point majeur, l’inflation sous-jacente, qui est surveillée de près par les décideurs européens, a atteint 1% sur un an en mars.
Dennis Lockhart, président de la FED d’Atlanta, a affirmé qu’il ne votera pas en faveur d’une hausse des taux lors de la prochaine réunion de la FED. Il y a encore quelques semaines de cela, il avait pourtant laissé entendre qu’un durcissement monétaire était possible dès avril. Les membres du FOMC semblent opter pour la prudence alors que les risques demeurent présents sur le marché : forte volatilité du cours du pétrole, Brexit, Chine pour n’en mentionner que quelques-uns. Le consensus n’anticipe pas de mouvement de la part de l’institution sur les taux ce mois-ci. L’appréciation du dollar américain à court terme devrait être limitée.
Pour la première fois depuis 2002, le taux de rendement de l’obligation souveraine à 10 ans de la Pologne est passé au-dessus de celui de l’obligation souveraine hongroise. Effet collatéral de l’accroissement du risque politique depuis la victoire du Parti Droit et Justice à Varsovie ?
À suivre aujourd’hui :
La séance européenne sera marquée par peu de nouvelles données, à l’exception de la balance commerciale en février.
Journée clairement placée sous le signe des Etats-Unis avec la publication de plusieurs statistiques : taux d’utilisation des capacités (cons. 75,4%), production industrielle en mars (cons. –0,1%), production manufacturière en mars (cons. +0,1%) et indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour avril (cons. 92,0).16