Les marchés des changes ont été peu animés pendant la séance asiatique en l'absence de nouvelles fraîches, si ce n'est l'inflation chinoise inférieure aux attentes qui a légèrement pesé sur la prise de risque. Les indices boursiers asiatiques ont fléchi dans le sillage du recul de 1% du S&P 500, victime des craintes d'une hausse des taux de la Réserve fédérale. Le président de la Fed de Boston Eric Rosengren a déclaréqu'au vu des données américaines solides, la banque centrale était prête à remonter les taux. Le Nikkei et le Shanghai Composite ont grignoté 0.15% et 0.14% respectivement, mais le reste de l'Asie s'est inscrite dans le rouge. L'EUR/USD s'est traité dans un range étroit entre 1.0766 et 1.0737, tandis que la dynamique haussière de l'USD/JPY a poussé le cross de 123.05 à 123.33 (malgré une maigre demande). La PBoC a augmenté le fixing de 24pips à 6.3602, portant l'USD/CNY à 6.39. Les rendements US à 10 ans ont légèrement diminué à 2.3401%, mettant le dollar sur la défensive face à la plupart des devises asiatiques émergentes. En Australie, l'indice NAB de confiance des entreprises a décru à 2 en octobre, tandis que le climat des affaires est demeuré inchangé à 9 sur la même période. Globalement, le trading est resté sans tendance, situation qui devrait persister sur les marchés des changes, faute de catalyseurs et de statistiques de premier plan.
Sur le front des données, l'IPC brute chinois a décéléré à 1.3% a/a en octobre, contre 1.6% en septembre et 1.5% de consensus, sous l'effet essentiellement d'une baisse des prix alimentaires. La déflation de l'IPP est demeurée stationnaire à -5.9% a/a en octobre. L'incapacité de la PBoC et du gouvernement à stimuler l'inflation laisse entrevoir de nouvelles mesures d'assouplissement. Nous anticipons deux abaissements de 25 pb du taux directeur et trois réductions du coefficient des réserves obligatoires d'ici la fin du premier trimestre 2016. Quant au yuan, nous faisons partie d'une minorité qui prévoit une appréciation en 2016. Nous fondons notre opinion sur le fait qu'une éventuelle intégration de la devise chinoise dans les DTS du FMI pourrait amener la PBoC à donner l'impression de réduire la sous-évaluation du yuan. Nous pensons en outre que les mesures d'assouplissement actuelles feront sentir leurs effets sur la croissance à mi-2016, ce que les investisseurs sous-estiment. Ailleurs en Asie, les exportations taïwanaises ont chuté de 11% en octobre, signe que le commerce régional continue de stagner.
En Europe, les places financières restent pénalisées par la montée des inquiétudes autour de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne. Le différend intervenu entre Athènes et ses créanciers hier va retarder le versement à la Grèce de la prochaine tranche d'aide de2.15 milliards d'euros. En Espagne, le parlement catalan s'est prononcé en faveur d'une séparation avec le reste du pays. Au Portugal, le parti socialiste, soutenu par le parti communiste et le bloc de la gauche radicale, s'apprête à faire voter une motion contre le gouvernement du Premier ministre Pedro PassosCoelho. Les courbes de rendement du Portugal continuent de se pentifier, les 10 ans prenant 15 pb. Selon nous, l'instabilité politique, qui est susceptible de faire dérailler la croissance fragile de l'Europe, pourrait contraindre la BCE à agir. Nous nous attendons à voir cette dernière étendre le programme de rachats d'actifs et réduire le taux de dépôt de 10 pb à -0.30%.
Le calendrier du jour comprend la production industrielle de la France et de l'Italie ; les minutes de la réunion d'octobre de la Riksbank ; l'IPC norvégien ; le taux de chômage suisse ; les stocks de gros et un discours du président de la Fed de Chicago Charles Evans aux Etats-Unis.