Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Cela n’a pas pu échapper aux investisseurs qui suivent de près l’actualité des mid caps : ce début d’été n’est pas de tout repos avec une série d’avertissements sur résultats pour nombre de sociétés, indépendamment du secteur dans lequel elles évoluent.
Des déboires en série qui ont bien entendu un impact sur les performances des indices… En effet, alors que le CAC40 avance désormais de 1,8% depuis le début de l’année, les indices des petites et moyennes capitalisations sont beaucoup moins bien lotis. Le CAC Small que le CAC Mid & Small perdent ainsi respectivement autour de 4 et de 2% depuis le 1er janvier, avec des investisseurs qui semblent fuir les valeurs les composant.
Nexans (PA:NEXS) sanctionné
Parmi les mid qui ont récemment été chahutées, je pense en particulier à Nexans (FR0000044448-NEX). Le fabricant de câbles industriels a indiqué le 18 juin dernier anticiper une stabilité de ses ventes en organique sur l’exercice ainsi qu’une baisse de son Ebitda en rythme annuel. Il visait auparavant une hausse de son chiffre d’affaires organique comprise entre 2 et 3% et s’attend désormais à dégager un Ebitda de 350 M€, loin des 411 M€ de l’exercice précédent.
La sanction a été terrible pour l’action, en recul de près de 18% en l’espace d’un mois… Néanmoins, la valorisation actuelle n’est pas très élevée avec un PER de 10, ce qui pourrait intéresser quelques prédateurs… Nexans est du reste de plus en plus citée comme cible potentielle par les investisseurs, mais attention ! En général, les OPA se réalisent quand personne ne s’y attend et là c’est le contraire : TOUS les gérants prévoient une offensive sur le spécialiste des câbles.
Trigano tombe de son piédestal
Le warning de Trigano (FR0005691656-TRI) le 4 juillet dernier a lui aussi été très durement sanctionné, le titre ayant chuté de 19,5% dans son sillage. Après une chevauchée boursière fantastique, le spécialiste des camping-cars commence à tomber son piédestal… Le chiffre d’affaires a certes progressé de 24% en publié à 699,4 M€ au titre du troisième trimestre de son exercice, mais il a accusé une baisse de 1,2% en organique. Or, Trigano, en proie à une baisse de ses ventes au Royaume-Uni ainsi qu’à des difficultés d’approvisionnement pour certains composants, avait habitué le marché à (beaucoup) mieux et avait même dégagé une croissance organique de 19,6% au premier semestre.
On assiste donc à une nette détérioration des performances pour un groupe qui se payait avant cette publication sur des ratios élevés, avec notamment un PER de 20. Pour moi, Trigano est en fait un « cas » typique du vieil adage boursier selon lequel les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Nous avons en effet affaire à une valeur qui avant le décrochage de la semaine dernière affichait une hausse astronomique de quelque… 1 100% en cinq ans ! Avec ce genre de performance, la moindre mauvaise nouvelle ne peut qu’être synonyme de gadin boursier.
Assystem déçoit
Je termine ce catalogue peu réjouissant par Assystem (FR0000074148-ASY). Le groupe d’ingénierie a lui aussi surpris – et déçu – la communauté financière le 29 juin en ne visant plus qu’une stabilité de son résultat opérationnel d’activité sur l’exercice, loin de la hausse d’au moins 10% escomptée auparavant. Il a invoqué des coûts plus importants que prévu liés à l’évolution de son périmètre.
Depuis cet avertissement, l’action a perdu plus de 10%, se rapprochant ainsi de ses plus bas niveaux de l’année… Là encore, il m’est bien difficile de vous recommander de revenir sur le titre, qui se paye sur un VE/Ebit de 16 ou encore une VE/CA de 1.
D’autant qu’il y a beaucoup mieux dans ce secteur de la R&D externalisée qui est habitué à beaucoup plus de croissance.