C’est une success story à l’américaine. Une version digitale de l’œuf de Colomb.
Au départ pourtant Netflix (NASDAQ:NFLX), qui présente ce mardi ses résultats trimestriels, n’était qu’une entreprise de location de DVD comme il y en avait tant d’autres au tournant du siècle, entre 1995 et 2005. Ses fondateurs, deux Américains issus l’un de l’informatique et l’autre du cinéma, ont été parmi les premiers à lancer la location de DVD via un abonnement mensuel.
En 2002, ils entrent en Bourse. C’était un pari risqué, le Nasdaq se remettait à peine de l’éclatement de la bulle internet. Mais ça marche, ils collectent environ 80 millions de dollars. En 2007, ils franchissent le pas avec la location de films à la demande. Ensuite, il ne leur faut que quelques années pour se lancer dans la production. En 2010, après le départ d’un des deux fondateurs, Netflix se lance sur le marché mondial. D’abord le Canada voisin, puis le Royaume-Uni et les pays européens où l’anglais se pratique quasiment au quotidien, à savoir les Pays-Bas et les pays scandinaves. La tache d’huile s’étend rapidement et en 2016 c’est le monde entier qui est couvert, sauf la Chine. Elle suivra l’année suivante.
En 2013, Netflix avait environ 40 millions d’abonnés payants, l’an passé 200 millions. Qui dit mieux ? La production prend de plus en plus de place dans les activités de Netflix, avec souvent un ancrage local. Netflix a ainsi lancé l’an dernier la production belge ‘Into the night’, dont on attend la 2ème série.
Le cours boursier est en hausse constante et, comme on s’en doute, la 1ère vague du coronavirus ne l’a que faiblement touchée : - 12 % entre février et avril 2020, une paille quand on compare aux autres. Depuis lors, le cours a gagné 40 % et ce qui est intéressant c’est sa progression quasi linéaire jusqu’actuellement : il est d’ailleurs à un sommet sur 5 ans. L’avenir de Netflix, ce sera la capacité de l’entreprise à… trouver suffisamment de séries et de films à distribuer – raison pour laquelle elle s’est lancée dans la production. Mais il faut aussi compter avec la montée en puissance de rivaux comme Disney ou Amazon (NASDAQ:AMZN), qui ont les moyens de leurs ambitions.