Douglas Gmbh, firme allemande comptant plusieurs milliers de parfumeries en Europe, a publié la semaine passée des résultats placés sous le signe de la croissance. De quoi soutenir la tendance haussière dans laquelle s’inscrit son obligation remboursable dans moins de trois ans.
Basé à Düsseldorf, ville dépeinte comme le centre allemand de la beauté et du style de vie, Douglas accélère sa dynamique de croissance, bouclant les neuf premiers mois de son exercice décalé 2018-19 sur des ventes en hausse de 5,1% à 2,7 milliards d’euros.
Une progression des revenus observée sur l’ensemble des canaux de vente, singulièrement dans le commerce en ligne, activité qui revêt d’une importance stratégique pour la firme et qui affiche une croissance de 38,9% sur un an.
‘En dépit d’une concurrence féroce, nos ventes en ligne progressent rapidement, tant en chiffre d’affaires que de bénéfices, s’est félicitée Tina Müller, CEO de Douglas. ‘Pour la première fois, les revenus annuels tirés de l’e-commerce dépasseront le demi-milliard d’euros, ajoute-t-elle.
Vecteur numéro un de croissance, le commerce en ligne représente désormais 16,9% des revenus de la firme allemande. Sa part atteint même près de 30% sur son territoire domestique, à la suite de l'acquisition d'une participation majoritaire dans Niche Beauty, acteur spécialisé dans la vente en ligne de marques haut de gamme dans les catégories soins et cosmétiques.
Pâques en soutien
Sur fonds de ventes vigoureuses entourant la période pascale, Douglas souligne que le troisième trimestre a fortement contribué à la bonne performance des neuf premiers mois de l’année.Les revenus ont ainsi atteint 762 millions d’euros sur la période, en hausse de 5,7% en glissement annuel, tandis que les ventes en ligne ont progressé de 44,3%.Dans le même temps, Douglas a considérablement accru sa rentabilité, avec un Ebitda ajusté de 70 millions d’euros, en hausse de 21,8% sur un an.Pour le management, ces performances récompensent les efforts entrepris pour mettre le groupe sur le chemin de la digitalisation.Dans certains de ses points de ventes, Douglas a par exemple installé un miroir équipé de réalité augmentée, permettant aux clients d’expérimenter plusieurs centaines de produits de maquillage, sans devoir les appliquer réellement. Le miroir leur montre virtuellement l’effet du produit sur leur visage.Les consommateurs peuvent même expérimenter les produits chez eux, à l’aide de la caméra de leur smartphone et de l’application développée par Douglas, souligne le site spécialisé retaildetail.be
Nocibé, Bodybell, Perfumerias If…
Pas spécialement connu en Belgique, rappelons Douglas compte parmi les principaux détaillants de produits de beauté haut de gamme sur le marché européen.
Ces dernières années, la société a mené tambour battant une politique de croissance externe, en multipliant les acquisitions.
De quoi permettre à Douglas de compter aujourd’hui quelque 2.400 magasins et 20.000 employés, répartis dans 21 pays européens allant du Portugal à la Lettonie.
En dehors de ses frontières justement, la multinationale est active de manière substantielle dans l'Hexagone où elle opère sous l’enseigne Nocibé.
Acquise il y a cinq ans par la chaine allemande, Nocibé revendique 15 millions de clients en magasins et plus de 35 millions de visiteurs sur son site internet chaque année.
Sur le marché espagnol, suite aux acquisitions de Perfumerias If et de l’enseigne Bodybell, Douglas occupe une place de leader avec quelque 400 points de vente.
Les obligataires à l’achat
Comme évoqué en introduction, l’obligation 6,25% que Douglas s’engage à rembourser dans trois ansconsolidait ses gains en marge de la publication trimestrielle.
Depuis notre dernier point sur la valeur à la mi-juillet, son cours a en effet repris plus de sept points pour s'afficher désormais légèrement au-dessus du pair.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, cette émission a le statut de dette senior sécurisé de premier rang. Elle bénéficie donc d’une priorité de remboursement par rapport aux autres emprunts émis par la chaine allemande de cosmétiques.
On notera que malgré un statut de leader sur le marché de la parfumerie, Douglas n’en est pas moins un émetteur spéculatif. Le rating « B1 » attribué par l’agence Moody’s est à d’ailleurs l’avenant.
Dans son dernier rapport sur la valeur, l’agence mettait certes en avant la forte position de Douglas sur le marché de la parfumerie et de son envergure dans le secteur de la vente au détail de produits de beauté.
Mais les analystes de l’agence pointaient surtout l’effet de levier (6x) significatif de la société, fruit de la politique de croissance externe de la firme ces dernières années.
Rappelons que ce ratio montre le nombre d’années nécessaire pour que l’entreprise soit capable de rembourser ses dettes financières grâce à son bénéfice opérationnel.
Généralement, les analystes estiment qu'une société peut, selon son activité, supporter un ratio de 2 à 4x. Au-delà, on considère que le levier est très élevé et le risque de défaillance non négligeable.