La Banque centrale d’Australie a augmenté mardi son principal taux directeur de 25 points de base pour le porter à 4,35%, un plus haut depuis 12 ans. Sur le marché obligataire, les rendements en dollar kangourou s’en sont appréciés.
Depuis notre dernier point sur la valeur il y a un mois, au moment de la dernière réunion de la RBA qui avait alors opté pour le statu quo, le rendement annuel de l’obligation remboursable en 2026 par la Banque asiatique d’investissement a par exemple grimpé à 4,70% sur base d’un cours ramené à 95,40%.
Assortie d’un coupon de 0,50% (et donc très avantageuse d’un point de vue fiscal), la valeur est accessible par coupures de 5.000 dollars australiens, soit l’équivalent de 3.000 euros, et peut s’appuyer sur un rating "AAA" chez Standard & Poor’s.
Bon à savoir: de nombreuses autres obligations libellées en dollar australien sont référencées dans notre sélection.
Un ton plus accommodant
Quant au dollar australien justement, il a perdu quelques plumes face à l’euro dans la foulée de l’annonce de la décision, la faute sûrement au ton plus accommodant adopté par la Banque centrale.
Michele Bullock, gouverneur de l'institution monétaire, a souligné que "la question de savoir si un nouveau resserrement monétaire est nécessaire pour s’assurer que l’inflation revienne à son niveau cible dans un délai raisonnable dépendra des données et de l’évaluation des risques".
Des propos qui selon l’économiste en chef de CBC Banque, Bernard Keppenne, "sont plus modérés que ceux tenus lors de la dernière réunion, où il était clairement ressorti qu’un nouveau resserrement pourrait être nécessaire".
Ce dernier ajoute que l’inflation demeure encore trop élevée en Australie, à hauteur de 5,4% au troisième trimestre, tandis que la Banque centrale a revu à la hausse ses prévisions pour la fin de l'année prochaine à 3,5%. En outre, l’inflation ne reviendrait qu'à l'objectif visé de 2 à 3% qu’en fin d’année 2025.
Toujours selon l’économiste, le message distillé après cette réunion donne le sentiment que la RBA ne veut pas voir les taux longs baisser rapidement sachant que le risque d’une inflation trop élevée persiste. "Une crainte qui est probablement partagée par les autres Banques centrales", conclut-il.
Accélération de la croissance au second trimestre
Quant à l’économie du pays continent, l’Australie a vu son PIB augmenter de 0,4% au troisième trimestre, soit davantage que prévu. En glissement annuel aussi, le rythme de croissance est ressorti supérieur aux attentes du consensus à 2,1%.
Alors qu’il s'agit de la septième hausse consécutive du PIB trimestriel, la responsable des comptes nationaux du Bureau australien des statistiques, Katherine Keenan, a souligné que les principaux moteurs de la croissance ont été les investissements (dans les infrastructures de santé et de transport et des dépenses pour la défense nationale) et les exportations.
Les exportations de services ont ainsi augmenté de plus de 12% en raison d'une forte hausse des services de voyage, le nombre d'étudiants internationaux et de touristes en Australie ayant continué à se rétablir après les fermetures.
Pays riche en matières premières (charbon, gaz naturel, minerais…) qu’elle exporte massivement en Chine, son principal partenaire commercial, on ajoutera que l’Australie a signé une croissance de 3,9% l’année passée, faisant de son économie la treizième au niveau mondial.
On rappellera aussi que le pays connaît un cycle de croissance ininterrompu depuis 1991, surfant également sur la vigueur de son marché immobilier stimulée par une progression rapide de l’endettement des ménages.