Les prix du pétrole ont chuté cette semaine, en grande partie à cause des inquiétudes concernant :
- La demande chinoise de pétrole pourrait baisser
- Les données économiques américaines ne sont pas encourageantes
- L'augmentation de la production de pétrole de l'OPEP+ pèsera sur les prix.
Toutefois, les traders doivent garder à l'esprit que la demande augmente dans d'autres régions du monde, malgré les inquiétudes liées au coronavirus. Voici ce qu'il faut surveiller dans les semaines à venir :
1. Chine
Les données de la Chine (qui ne sont pas toujours exactes) indiquent que la croissance de l'activité industrielle a diminué en juillet, ce qui est la première fois depuis plus d'un an que le taux de croissance de l'activité industrielle dans ce pays se contracte. Cela a suscité des inquiétudes quant au fait que la Chine, qui a été le moteur de la croissance économique asiatique, pourrait montrer des signes d'essoufflement.
Si l'économie chinoise ralentit ou même se contracte, la demande de pétrole pourrait faiblir. Les fermetures dues aux cas de coronavirus en Chine constituent une autre source d'inquiétude : 46 villes restreignent actuellement les déplacements des citoyens en raison des cas de coronavirus.
La Chine sévit également contre ses "théières", ou petites raffineries indépendantes. Ces raffineries sont soumises à des quotas d'importation de pétrole brut par le gouvernement chinois. Apparemment, elles ont échangé des quotas de pétrole brut afin de maximiser la quantité de pétrole brut qu'elles peuvent importer. La trop grande production de carburant de ces raffineries indépendantes a nui aux marges bénéficiaires des raffineries d'État chinoises. Les négociants pourraient voir les importations chinoises de pétrole brut diminuer à la suite de ces actions.
2. États-Unis
L'indice ISM de l'activité industrielle nationale a baissé en juillet, probablement en raison de pénuries de matières premières et de l'inflation. Les données publiées par ADP (PA:ADP), la société de gestion des salaires, ont révélé que bien que le secteur privé ait créé 330 000 emplois en juillet, cela représente moins de la moitié du nombre d'emplois créés en juin. Le nombre d'emplois de juillet est bien inférieur aux 653 000 emplois que les économistes attendaient.
Les données de l'EIA ont montré que les stocks de pétrole brut américains ont augmenté la semaine dernière, bien que les stocks d'essence aient diminué. Cependant, les analystes ont suggéré que la cause probable de la croissance des stocks de pétrole brut était due à une baisse des exportations, et non à une baisse de la demande intérieure.
Les traders devraient prêter attention aux chiffres des exportations au cours des prochaines semaines. Si les exportations continuent de baisser, cela pourrait indiquer une baisse de la demande mondiale.
Les observateurs du marché doivent se préparer à une baisse de la demande intérieure d'essence aux États-Unis dans les semaines à venir, car les vacances d'été touchent à leur fin dans de nombreuses régions du pays. Dans la partie sud des États-Unis, les écoles ouvrent début août ou mi-août. La demande d'essence a tendance à baisser aux États-Unis lorsque les étudiants retournent à l'école.
3. OPEC+
La nouvelle selon laquelle la production de pétrole de l'OPEP a atteint ses plus hauts niveaux depuis avril 2020 a également frappé le marché cette semaine. Les données d'une enquête de Reuters ont révélé que l'OPEP a pompé 610 000 bpj supplémentaires en juillet par rapport à juin. À partir de ce mois-ci (août), l'OPEP+ augmente la production de 400 000 bpj et prévoit d'augmenter la production de ce montant chaque mois jusqu'en avril 2022.
Cela pourrait provoquer une rupture de l'offre si les restrictions liées au coronavirus reviennent comme certains le prévoient. Toutefois, les observateurs du marché ne doivent pas oublier que l'OPEP+ se réunit encore tous les mois et peut encore décider de diminuer ses augmentations de production si le marché montre des faiblesses.
Aramco (SE:SE:2222) a augmenté ses prix de vente officiels (OSP) pour le pétrole destiné à l'Asie pour le mois de septembre. Si les acheteurs hésitent à payer plus cher les grands fournisseurs comme Aramco, ce sera le signe que la demande n'est pas aussi forte que prévu. Aramco exporte plus de 60 % de son pétrole vers l'Asie.
4. Inde
Les observateurs du marché ne devraient pas négliger la croissance de la demande de carburant en Inde. Les données montrent que la demande d'essence a augmenté de 646 000 bpj en juillet, même si, selon l'Université Johns Hopkins, les taux de coronavirus en Inde en font le "deuxième pays le plus infecté au monde." L'Inde importe la quasi-totalité de ses besoins en pétrole brut.