Ce dernier point trimestriel sur les indices concernera le CAC. Il fait suite, et met un terme, aux analyses récemment mises à votre disposition au sujet des indices américains, del’Euro Stoxx 50 et du DAX. Ce dernier a fait l’objet d’une attention singulière, ayant une configuration particulièrement claire.
On parle bien d’analyse et non de plan de trade. L’objectif n’est pas de prendre des positions immédiates, à cause du manque de visibilité, ni de cibler un signal technique à valider avant de prendre position.
Dans ce cas, en effet, même en cas de signal rapide (validé lors des trois ou quatre bougies suivantes), le délai serait d’au moins trois mois. Ce serait, vous en conviendrez, bien inutile.
Ici, l’objectif est de cibler les gros niveaux d’intervention, de se situer dans l’environnement des indices, leur dynamique et de sentir la température pour adapter ses stratégies dans les mois à venir.
Vue trimestrielle du CAC
La vue trimestrielle du CAC (graphe ci-dessus) n’a qu’un seul intérêt, mais un intérêt de taille. LE message principal qu’elle nous livre est :
- gros support à ne pas casser dans la zone des 4 000/4 100 points (rectangle horizontal vert) ;
- ce support se positionne clairement comme une ligne de démarcation entre haussiers et baissiers.
Lors des trois dernières bougies trimestrielles (la dernière ayant évidemment tout juste débuté), les prix ont testé cette zone. Par trois fois le support a tenu bon. Si le support résiste, il ne cause, par contre, pas de rebond. C’est le signe d’une faiblesse des acheteurs.
Au niveau technique, le signal (flèches rouges) de l’indicateur d’inertie (Stochastique Momentum Index ou SMI), qui était intervenu lors du contact de la résistance (double segment oblique rouge), est toujours en cours de développement (flèches bleues). Il lui reste encore un potentiel théorique non négligeable avant d’aller rejoindre les zones de survente.
Un point sur les volumes me semble intéressant…
… ou plutôt sur leur comportement. Regardez l’inversion des volumes lors du dernier « top » sur les volumes (flèches orange). Comparez celui-ci aux deux précédents « tops » (chapeaux orange), ou après une montée en puissance des volumes. Une inversion s’est produite également.
Eh bien, vous venez de trouver deux configurations similaires, correspondant aux crises de 2000 et 2008 (renversement des volumes et signal SMI).
Deux grosses différences, cependant, avec les conditions actuelles :
- Avant le début des krachs de 2000 et 2008, lors du basculement des prix, ces derniers se trouvaient très distants du support des 4 000 points. Actuellement, ils sont pratiquement à son contact et ce dernier joue (jusqu’ici) le rôle de filet de sécurité.
2. En 2000 et 2008, les banques centrales ne faussaient pas encore les marchés en le soutenant à toute force avec leurs politiques monétaires « accommodantes ». Ce dernier point est essentiel.
Dans ces conditions, si les banques centrales continuent à arroser le marché, et à moins d’un nouveau black swan entraînant un risque systémique (banques Italiennes, Deutsche Bank…), les indices devraient continuer à léviter.
Vue mensuelle du CAC
La vue mensuelle (graphe ci-dessus) permet d’affiner les niveaux clés :
- En support (« S »), nous retrouvons le niveau des 4 100 points (qui était notre objectif de baisse si vous avez suivi mes nombreuses analyses à ce sujet).
- En résistance (« R »), c’est le segment horizontal rouge qui barre la route dans la zone des 4 600 points.
Le CAC se trouve actuellement coincé entre ces deux niveaux. Il y joue une partie de ping pong depuis que la tendance haussière (canal vert) a été cassée.
Moralité
Il n’y a plus de tendance à exploiter tant que le CAC se situe entre les deux bornes du range. Entre ces deux niveaux (« R » et « S »), l’amplitude est d’environ 12%.
De ces simples observations, retenons en clair et en décodé :
- les plans de trade devront s’appuyer sur des stratégies de swing et prendre place entre support et résistance (« R » et « S ») ;
- exit les stratégies de suivi de tendance qui prévalaient tant que le canal haussier (vert) était actif ;
- exit les stratégies de retournement que nous avions développées tout au long de l’année dernière et depuis le point de retournement (flèche rouge sur prix et SMI) ;
- il y a un autre effet collatéral. Puisque nous sommes en mode range entre « S » et « R » et que l’amplitude entre ces deux niveaux est d’environ 12%, les plans de trade seront modestes et n’iront pas chercher des objectifs trop lointains ou dépassant de trop l’amplitude du range.
On privilégiera des trades rapides et pas trop ambitieux. Le tout en optant pour une rotation rapide des positions.
Pour illustrer ces propos, la stratégie de rotation rapide et d’objectif modeste peut être comparée à des stratégies produit ou de gestion du capital d’une d’entreprise. Pour dégager des marges, vous avez le choix entre :
- Vendre beaucoup de produits à prix faible, donc dégageant in fine de faibles marges. On fait tourner le capital (et les stocks) le plus vite possible. Le volume de vente compense le faible bénéfice de chaque transaction. C’est ce qui correspond à la stratégie de range.
Ou
- Par opposition, vendre peu de produits, mais les vendre sur un positionnement de prix élevé : vendre cher, donc avec de fortes marges. Ce qui correspond à une stratégie de suivi de tendance, que l’on pouvait appliquer tant que le canal haussier était valide. Pas beaucoup de prises de positions, mais alors, on vise des objectifs conséquents et lointains.
Une dernière petite remarque : une Epaule/Tête/Epaule potentielle est en train de se dessiner (segments orange dans l’encart en haut à droite du graphe mensuel). Sa ligne d’eau passe justement par la zone des 4 100 points.
En cas de validation, nous pourrions attendre une belle impulsion baissière, sans doute avec pour premier objectif rapide un retour sur la zone 3 600 points (segment horizontal bleu). Mes plans de trade seraient calqués non sur des stratégies de range, mais sur des stratégies de cassure (break out) ou d’accélération.
Voyez-vous, c’est ce que je trouve de passionnant dans le trading : le fait de devoir s’adapter aux conditions de marché. Dans un premier temps, il faut le cadrer (niveaux clés). Ensuite évaluer son comportement (range/tendance/squeeze…). Enfin, exécuter les stratégies les plus appropriées. Le tout en prenant appui sur des points d’entrée proposant les meilleurs ratios de risque/rendement.