Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le constructeur automobile de sport fait sa grande entrée sur les marchés avec une première cotation prévue la semaine prochaine. Cependant tout reste à faire car ses principaux concurrents ont connu des parcours boursiers très divers…
Je ne vais pas commenter ce que vous avez dû lire abondamment sur l’arrivée de Porsche en Bourse avec une première cotation le 29 septembre prochain.
L’opération, même s’il y a seulement 12,5% du capital coté sans droit de vote, devrait être couronnée de succès tant les acquéreurs sont nombreux. Citons par exemple le Qatar, les fonds souverains norvégiens ou d’Abu Dhabi. Il faut dire que Porsche ne manque pas d’attrait avec une marge opérationnelle de 16%.
Reste à se demander si le parcours boursier du titre sera celui de Ferrari (NYSE:RACE) ou encore d’Aston Martin (LON:AML), deux spécialistes de la voiture de luxe.
Le parcours de Ferrari est vraiment spectaculaire. Voilà une société introduite en Bourse fin 2015 sur des niveaux de 52 $ et qui n’a cessé de plaire depuis à la communauté financière avec un cours de Bourse au plus haut à près de 280 $ avant un retour sur les 200 $. Il faut dire que le groupe de Maranello a des performances économiques exceptionnelles avec d’après les prévisions 2022, un chiffre d’affaires de 4,5 Mds€ et un Ebitda de 1,7 Md€, ce qui représente tout simplement une rentabilité de 35%. Pas étonnant dans ces conditions que la société ait une valorisation de 36 Mds€ en Bourse.
Le cas Aston Martin est vraiment beaucoup plus compliqué pour ne pas dire désespéré. L’action introduite à 19 £ en octobre 2018 pour une valorisation de 4,3 Mds£ n’a cessé de décevoir et vaut actuellement 1,63 £ ou encore 228 M£ de valorisation. La faute à des publications catastrophiques avec au titre du premier semestre, un chiffre d’affaires en hausse de 9% à 541,7 M£ et une perte de 290 M£… Bien sûr, les ventes de la DBX, le SUV de la marque, sont en hausse de plus de 40% sur un an mais les difficultés des chaînes d’approvisionnement ont empêché la livraison de 350 DBX707.
Sauvée de la faillite en 2020 par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, le constructeur veut monter en gamme vers plus de luxe, tout en s’attelant à se développer dans l’électrique.
Permettez-moi d’être assez dubitatif sur le dossier d’autant que la société vient de lever plus de 600 M£, soit une énorme dilution pour les actionnaires existants. Le dossier reste assez dangereux même aux cours actuels.