Le dollar n'a pas dit son dernier mot (par Peter Rosenstreich)
Les marchés financiers ont une fois de plus cédé à leur propension à surréagir. En moins de trois mois, les attentes sur la trajectoire des taux de la Réserve fédérale en 2016 sont passées de trois à quatre relèvements de 25 pb, puis à aucun. Si les données économiques américaines ont déçu, c'est la volatilité sur les marchés mondiaux et le pessimisme général qui a, selon nous, piloté l'infléchissement des attentes. Certes, la stratégie de la Fed semblait trop optimiste, mais la montée de la pression inflationniste était tout de même suffisante pour justifier une ou deux hausses des taux. Le marché du travail américain a atteint un niveau considéré comme le plein emploi par la plupart des économistes (encore que Janet Yellen a fait état d'une "réserve" supplémentaire), et la croissance des salaires suivait une tendance régulière à la hausse. Les consommateurs, le cœur battant de l'économie américaine, étaient désendettés, détenteurs d'une épargne solide et optimistes quant à l'emploi, ce qui alimentait un climat positif. Les marchés n'en ont pas moins ignoré tous ces facteurs clés. Le dollar reste sur la défensive et les rendements courts restent proches du plancher. Même un environnement de risque plus stable (en partie dû à l'effondrement des perspectives des taux US) n'a pas généré un mouvement haussier du billet vert. Il convient cependant de rappeler la tendance à une mauvaise passe des statistiques en hiver, et de ne pas l'imputer à un simple épisode ponctuel lié aux conditions météorologiques. De plus, les indicateurs économiques américains ont commencé à se redresser. L'IPC a marqué une amélioration. Les commandes de biens durables, les ventes de logements neufs et le PCE attendus cette semaine sont également anticipés en hausse. Au vu de l'état actuel des marchés financiers, nous pensons que même si elles sont positives, les données ne seront pas prises en compte par le marché. Néanmoins, comme les conditions se sont améliorées et que la possibilité de relèvements des taux de la Fed revient sur la table, le positionnement court sur le dollar pourrait devenir difficile à justifier.
Le faible PMI de la zone euro met la BCE sous pression(par Yann Quelenn)
En février, les chiffres préliminaires du PMI Markit de la zone euro se sont établis sous ceux de janvier. Le PMI manufacturier a en effet reculé de 52.3 à 51. Il reste cependant supérieur à la barre des 50, ce qui signale une expansion. En deçà de ce seuil, il marquerait une récession.
Le ralentissement économique mondial se poursuit. Les marchés actions ont connu une forte baisse depuis le début de l'année. Le DAX, par exemple, a perdu plus de 10% pendant cette période. Les cours du pétrole restent très bas - le WTI se traite à environ $30 le baril- et l'état réel de l'économie chinoise suscite des incertitudes grandissantes.
D'après nous, le risque de déflation est appelé à s'intensifier dans cet environnement. Il est par conséquent extrêmement probable que la BCE intervienne activement lors de sa réunion du 10 mars, en poussant son taux de dépôt encore davantage dans le négatif.
EUR/CHF - Back To 1.1000.
EURUSD La paire EUR/USD a testé le support des 1,1070 (plus bas du 04/02/2016), mais n'a pas réussi à se maintenir au-dessous de cette barre. Pourtant, la structure technique à court terme suggère toujours un autre mouvement baissier. Une résistance horaire se situe à 1,1260 (plus haut du 02/10/2016). La paire devrait chuter. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier aussi longtemps que la résistance tiendra bon. La résistance clé située autour de 1,1453 (plus haut du range) et de 1,1640 (plus bas du 11/11/2005) plafonnera probablement toute appréciation des cours. Les détériorations techniques actuelles favorisent une baisse progressive vers le support des 1,0504 (plus bas du 21/03/2003).
GBPUSD La paire GBP/USD a chuté sous la barre des 1,4200. Elle peut rencontrer une résistance horaire à 1,4409 (plus haut du 19/02//2016). Un support horaire peut se situer à 1,4150 (plus bas du 29/01/2015). La structure technique suggère d'autres pressions baissières. La structure technique à court terme est négative et favorisera une accentuation de la baisse vers le support clé des 1,3503 (plus bas du 23/01/2009), tant que les cours restent au-dessous de la résistance des 1,5340/64 (plus bas du 04/11/2015, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Cependant, les conditions générales de survente et la récente reprise de l'intérêt acheteur ouvrent la voie à un rebond.
USDJPY La paire USD/JPY affiche une évolution mitigée. Pourtant, la structure technique à moyen terme est clairement négative. Un support horaire peut se situer à 112,31 (plus bas du 19/02/2016). Une résistance horaire peut se situer à 113,22 (plus haut du 19/02/2016). La paire devrait poursuivre sa chute. Le support solide situé à 115,57 (plus bas du 16/12/2014) a été cassé et complètement effacé. Nous commençons à privilégier un biais baissier à long terme. Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble actuellement peu probable. La paire peut rencontrer un autre support clé à 105,23 (plus bas du 15/10/2014).
USDCHF La paire USD/CHF ne cesse de progresser ; elle ne s'est arrêtée à la résistance horaire des 0,9985 (plus haut du 05/02/2016). Une résistance horaire peut se situer à 0,9985 (plus bas du 02/05/2016). Un support horaire se situe à 0,9847 (plus bas du 16/02/2016). La paire devrait poursuivre son renforcement. À long terme, la paire affiche des sommets depuis mi-2015. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise un biais haussier à long terme.