Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Mario Draghi tiendra en début d’après-midi sa première conférence de presse post-réunion de la BCE de 2019. A quoi faut-il s’attendre ?
Etant donné le contexte (les tensions commerciales persistantes entre Pékin et Washington, l’approche de la deadline du Brexit, le mouvement des « gilets jaunes »), la prudence est évidemment montée d’un cran. Et à l’occasion de la présentation du rapport 2018 de la BCE devant le Parlement européen à Strasbourg la semaine dernière, son président a acté que la zone euro faisait face à un ralentissement qui pourrait durer plus longtemps que prévu.
Selon ses termes, « un degré élevé de soutien monétaire demeure nécessaire », d’où l’ajustement à la baisse de l’eurodollar, la paire ayant rechuté sous les 1,14$ le 15 janvier dernier.
Elle a surtout approché les 1,13$ en début de semaine, une zone qui correspond justement à un niveau important :
Il s’agit en effet du contact avec le bas d’un canal ascendant (visible en bleu clair + flèches de couleur), mais également de la zone support d’une petite figure en biseau descendant (visible cette fois en pointillés noirs).
Donald Trump ne veut pas d’un dollar fort
De ce fait, je me demande si nous ne pourrions pas assister à des rachats sur les niveaux actuels, c’est-à-dire voir globalement la paire renouer avec les 1,15$. Cela pourrait paraître ambitieux étant donné le contexte et les arguments évoqués ci-dessus, mais il ne faudrait pas occulter trop rapidement « l’autre versant » de la paire, le billet vert :
Il apparaît ici que les cours renouent avec une double zone de résistances (les canaux en bleu clair). Or, si le dollar échouait à la franchir, il pourrait bien sortir par le bas de sa petite figure ascendante de type drapeau (visible en pointillés noirs). Une évolution qui satisferait Donald Trump, lequel met tout en œuvre pour éviter un dollar fort et par extension dissuader la FED de poursuivre son resserrement monétaire.
Une rechute de l’Eurodollar sous les 1,13$ matérialiserait quant à elle une sortie par le bas de canal (visible en bleu clair sur le premier graphique) et auquel cas le canal prendrait alors davantage la forme d’un drapeau, figure de continuation baissière, ouvrant de fait la voie aux 1,10$.
Dans l’immédiat, force est de reconnaître que le différentiel de taux d’intérêts entre le TNote et nos OAT ou le Bund (spread qui, sauf récession outre-Atlantique, ne semble pas prêt de se resserrer) ne plaide pas pour une revalorisation durable de la paire…