Le conglomérat américain General Electric (NYSE:GE) vient de lever plusieurs milliards de dollars en plaçant quatre nouvelles obligations. Toutes libellées par coupures de 2.000 dollars, elles sont assorties d'un rating "BBB+" chez Standard & Poor's.
L’annonce à la fin mars par la Banque centrale américaine de rachats massifs de dettes d’entreprise de qualité "investment grade" a boosté les nouvelles émissions.
La première semaine d’avril fut d’ailleurs synonyme de record hebdomadaire sur le marché primaire.
En quatre jours seulement, pas moins de 43 émetteurs "investment grade" sont ainsi venus lever 98,1 milliards de dollars, soit davantage que sur l’ensemble du mois de février.
Cette semaine, General Electric, le plus célèbre des conglomérats américains, s'est notamment distingué en levant six milliards de dollars.
Au sein de son émission multi-tranches, on trouve notamment une obligation qu’il s’engage à rembourser dans sept ans et à rémunérer par un coupon de 3,45%.
Répertorié dans la sélection d’Oblis, le titre est libellé par coupures de 2.000 dollars et bénéfice d’un rating BBB+ qui se voit menacé chez Standard & Poor’s. Les conséquences économiques du Covid-19 ont en effet poussé l'agence à dégrader à 'négative' la perspective associée au rating.
Dans un rapport, ses analystes pointent les incertitudes entourant la capacité du géant US à remplir ses objectifs de désendettement, compte tenu de l'impact de la pandémie sur sa branche aviation.
En cas de récession plus grave que prévue et de reprise limitée du transport aérien, le retour du Boeing-737 MAX (cloué au sol depuis plus d'un an après deux accidents meurtriers) pourrait être reporté à 2021, de quoi potentiellement entraîner une nouvelle baisse de la production de moteurs pour cet appareil.
Des moteurs que General Electric produit, via une joint-venture à 50-50, avec Safran (PA:SAF).
A ce titre, la firme dirigée par Larry Culp a annoncé dernièrement la réduction de 10% ses effectifs au sein de sa branche aviation aux Etats-Unis, une mesure censée lui faire économiser entre 500 millions et un milliard de dollars cette année.
A la mi-mars, GE a par ailleurs averti avoir obtenu le feu vert des autorités de la concurrence pour céder à son compatriote Danaher, son activité biopharma pour 21 milliards de dollars, ce qui lui permettra de réduire son endettement et renforcer son bilan.
95 milliards de revenus annuels
Actif dans l'aéronautique, les énergies traditionnelles et durables, l'éclairage, l'imagerie médicale ou encore les produits financiers, General Electric compte quelque 205.000 employés de par le monde et a bouclé l’année écoulée sur un chiffre d’affaires de 95 milliards de dollars.
Très diversifié, le groupe s’articule autour d’une dizaine de grandes divisions dont l’unité "Healthcare", impliquée dans la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Cette filiale santé a par exemple lancé, en association inédite avec Ford et 3M et avec l’appui du puissant syndicat américain UAW, une production de protections et de respirateurs pour le monde médical.