La séance asiatique a été peu animée, les marchés chinois étant fermés pour la Fête des bateaux-dragons. Les autres indices boursiers de la région se sont inscrits en légère baisse. La volatilité des changes a complètement disparu, à l'exception du NZD. Le NZD/USD a bondi de 0.7009 à 0.7148, après l'annonce du maintien des taux des RBNZ à 2.25%, verdict interprété comme moins accommodant par les traders. La Banque de Corée (BoK) a surpris en réduisant son taux directeur de 25bp à 1.25%. Son gouverneur a expliquécette action préventive par les risques baissiers sur la croissance. Malgré l'accélération du PIB coréen, la conférence de presse et le communiqué de politique monétaire ont laissé entrevoir un assouplissement supplémentaire. Les matières premières se sont raffermies, emmenées par le pétrole et les métaux, sous l'effet des attentes de report à l'automne d'une hausse des taux de la Réserve fédérale. Le Brent a atteint $52.86 et le cuivre 208.15. Nous anticipons toujours une décélération cyclique des indicateurs économiques européens, ce qui réduit les probabilités d'un tour de vis de la Fed et entraînera un regain de la propension au risque (sauf Brexit). Les rendements européens ont poursuivi leur déclin du fait de la montée de la menace d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE. Ce recul contribue également au retour des spéculateurs sur les actifs risqués. Les craintes de Brexit n'arrangent pas les affaires des haussiers du GBP/USD, le cross stagnant au-dessus des 1.4499 (MM100j).
L'enquête JOLTS parue hier a fait apparaître une augmentation des ouvertures de postes aux Etats-Unis. Ces dernières sont ressorties à 5.788 millions en avril, contre 5.67 millions au mois précédent, un plus haut record. Curieusement, le rapport sur l'emploi publié la semaine dernière a indiqué un ralentissement des embauches. Cela pourrait montrer que la baisse du taux de participation se répercute à présent sur les embauches. Il en résulterait une accélération de la croissance des salaires, que les sociétés augmenteraient pour attirer des candidats (comme rapporté dans le Livre beige).
La paire USD/JPY reste maintenue dans une fourchette comprise entre 106,52 et 107,09. Au Japon, les commandes de machines sont restées faibles, car les commandes de base ont diminué de 11,0 en glissement mensuel en mai contre 5,5% en avril. En raison de la tentative du Cabinet de présenter le résultat préoccupant sous un angle positif en parlant de « mouvements de reprise », on peut penser qu'il s'agissait d'une forte chute. La faiblesse des données suggère que les conséquences néfastes pour l'investissement se sont renforcées et aussi la probabilité que la BoJ agira en juillet. Compte tenu des risques équilibrés pour le yen, nous nous attendions à une poursuite de la consolidation dans des plages de négociation. En Chine, la baisse des prix alimentaires a poussé l'inflation de l'IPC de mai à la baisse à 2,0%, alors que la déflation de l'IPP s'est encore apaisée à -2,8% en glissement annuel. La baisse de la pression suggère que les prévisions d'inflation en Chine devraient être révisées à la baisse.
Sur le calendrier aujourd'hui, les traders surveilleront la balance commerciale du Royaume-Uni, les stocks de gros aux États-Unis et l'utilisation des capacités au Canada.