Rebond sur les marchés malgré la perte du Triple A de la France

En début de semaine, les indices US ont tout d’abord continué sur la tendance positive insufflée par la reprise des négociations entre Républicains et Démocrates au sujet du budget américain 2013. Ben Bernanke, le président de la Réserve Fédérale Américaine a encore rappelé mardi l’importance de trouver un accord dans le but de conforter le retour à la croissance du pays pour l’année 2013. Les marchés nord-américains sont également restés attentifs aux évolutions du conflit israélo-palestinien, qui a déjà fait plus de 170 morts et 1500 blessés, dont plus de 90% le sont côté palestinien. La fin de semaine fut plus calme, jeudi étant le traditionnel jour férié de Thanksgiving aux Etats-Unis, et ce vendredi ne donnera qu’une ouverture partielle: la Bourse de New-York clôturera en effet à 18h00 GMT pour ce que l’on appelle le Black Friday. Cependant depuis vendredi dernier, les indices américains ont tous progressé de plus de 2%. Le Dow Jones s’adjuge actuellement avant l’ouverture cette après-midi, 2.35% à 12 836.89 points. Le Nasdaq a même fait mieux avec une avancée de 2.57% à 2 926.55 points. Enfin, l’indice élargi S&P 500 a quant à lui gagné sur 5 jours 2.29% à 1 391.03 points.

Concernant les indices asiatiques, les indices chinois en particulier le Hang Seng Index ont largement bénéficié d’un chiffre économique chinois encourageant paru ce jeudi. En effet, la Chine a rassuré l’ensemble des marchés internationaux en dévoilant un PMI Manufacturier au-dessus de 50, pour la première fois depuis 13 mois. Ce chiffre permet enfin d’endiguer le ralentissement de la croissance de la deuxième puissance mondiale et de pouvoir envisager une fin d’année 2012 et un début d’année 2013 sous de meilleurs auspices. Sur la semaine, le Hang Seng Index termine sur une variation positive sur cinq jours de +3.57% à 21 913.98 points. Le Shanghai Composite suivait lui aussi cette tendance haussière hebdomadaire, mais dans une moindre mesure : +0.63% à 2 027.38 points, affecté en partie par de nombreuses prises de bénéfices des investisseurs. Enfin, la transition politique qu’opère la Chine en ce moment dégage une certaine inquiétude pour les investisseurs tant que la nouvelle ligne directrice du Parti ne sera pas totalement connue. De son côté, le Nikkei de la Bourse de Tokyo s’est apprécié sur la semaine de 3.80% à 9 366.80 points. Fermé aujourd’hui pour cause de jour férié au Japon, l’indice nippon s’est néanmoins envolé sur l’ensemble de la semaine, grâce notamment à la dévaluation du Yen et sur fond d’espoirs de la mise en place de nouvelles politiques monétaires relançant l’économie nippone.

En Europe, orphelins de Wall Street, les indices évoluent ce vendredi sans grande variation à la mi-séance, proches de leurs niveaux d’équilibre, dans un marché avec de faibles volumes. La croissance du PIB allemand en ligne avec les attentes : +0.2%, ou encore la déclaration ce matin du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi au sujet d’un "retour relatif" de la confiance dans la zone euro ne sont venus faire varier les marchés à la hausse. Le CAC 40 reste tout de même sur une performance hebdomadaire de 4.67% à 3497.80 points à 13h, tout comme le DAX : +4.19% à 7 241.42 points. Le FTSE à Londres s’apprécie lui aussi sur la semaine avec un gain sur 5 jours de 3.34% à 5 792.61 points. La semaine aura permis de démontrer que la cohésion au sein de la Zone Européenne et plus largement de l’Union Européenne n’était pas un critère acquis. L’ensemble des pays de la Zone Euro ont préféré reporter à lundi leur décision sur la dette Grecque, faute d’un accord notamment avec le Fonds Monétaire International, et le budget Européen 2014-2020 semble bel et bien dans une impasse, chacun des pays souhaitant conserver ses intérêts. Outre les réformes structurelles entreprises, la résolution de la crise de la dette Européenne devra forcément passer par une meilleure entente et solidarité entre les différents pays, l’avenir économique et politique de la Zone Euro en dépend.

Forex :
Cette semaine, la monnaie des 17 s’est renforcée devant ses principales contreparties. Les investisseurs ont privilégié les nouvelles économiques venant de la Chine ou des Etats Unis que les nouvelles européennes. Sur la semaine, la reprise des négociations sur le budget américain entre républicains et démocrates a soutenu la monnaie unique afin d’éviter la mise en place du « mur budgétaire » aux Etats-Unis. Egalement, le PMI manufacturier chinois a dopé l’euro face à ses principales contreparties : le PMI est passée au-dessus de la barre des 50 à 50.4 depuis 13 mois, signe que la 2e économie mondiale se reprend.

Du côté de la Zone Euro, la réunion des ministres des finances se tenait à Bruxelles concernait le déblocage de la tranche d’aide financière de 31.2 milliards d’euros pour la Grèce qu’elle attend depuis Juin 2012 par le Fonds monétaire international et de l’Union européenne. L’Eurogroupe, n’est toujours pas parvenu à trouver un accord sur les conditions du déblocage de cette tranche d’aide cependant les investisseurs sont restés confiants sur ce point car la Banque Centrale Européenne a donné son accord mercredi pour recapitaliser les quatre grandes banques grecques : la Banque nationale de Grèce, Alpha Bank, Eurobank et la Banque du Pirée.

L’agence de notation Moody’s a abaissé la note de la France de Aaa à Aa1 du fait d’une absence de perspectives positives de croissance concernant le pays. La note de la deuxième puissance économique de la Zone Euro avait déjà été dégradée en Janvier par Standard and Poor’s. Quant à Fitch Ratings, la troisième des grandes agences de notation, elle a déjà placé la France sous perspective négative et se prononcera courant 2013 sur l’évolution de la note AAA qu’elle attribue à la France. L’euro a accusé d’une légère baisse après l’annonce mais s’est repris derrière. Sur la semaine, l’euro a gagné 170 pips face au dollar, cassant à la hausse le retracement de Fibonacci à 50% et se maintient dans un trend haussier. Le cross EUR/BGP a affiché un gain de 0.83%, cassant également à la hausse le retracement de Fibonacci à 23.60%.

Face au Yen japonais, l’euro s’est envolé affichant un gain de 2.70% sur la semaine du fait des élections anticipées du 16 décembre. Cette forte baisse du yen profite aux exportations du pays qui repartent à la hausse, à la croissance du Japon et aux marchés boursiers également. La baisse du yen n'est potentiellement pas terminée. Du côté du dollar, le Loonie (USD/CAD) a perdu du terrain au début de la semaine passant de 1.001$ canadien à 0.9968$ canadien devant l’incertitude des négociations concernant le Fiscal Cliff aux Etats Unis puis s’est stabilisé tout le reste de la semaine. Le dollar a également perdu du terrain devant le dollar australien : l’Aussie (AUD/USD) s’est renforcé de 62 pips sur la semaine.

Matières premières :
Semaine assez riche en actualité en ce qui concerne le pétrole, sujet à des variations assez erratiques en raison de quelques annonces macro-économiques relativement importantes et d’un contexte géopolitique très mouvementé. En outre, sur fond de crise au Proche-Orient, les cours de l’or noir ont évolué en territoire positif sur l’ensemble de la semaine, les opérateurs craignant une escalade des conflits dans la région et ainsi que l’offre de brut ne soit fortement perturbée, d’autant plus pour les Etats-Unis qui importent plus de 20% de ses stocks de pétrole de cette région. Cette tendance était largement confirmée par l’annonce des stocks d’essence cette semaine, en recul de 1,55 million de barils, ainsi que celle des stocks de produits distillés, en forte baisse également de 2,69 millions de barils, ayant même atteint un plus bas depuis 4 ans. Ces annonces tombées mercredi ont ainsi pu soutenir largement l’offre, malgré les relations tumultueuses actuelles entre Israël et Gaza. Cette poussée haussière n’a pas été impactée par l’annonce d’un cessez-le-feu hier entre ces derniers, les opérateurs restant très incertains par rapport à la tenue de cette trêve sur les semaines à venir.

Nous noterons toutefois que cette semaine a été relativement faible en termes de volumes d’échanges en raison de l’absence de nombreux opérateurs américains en cette période de fête de Thanksgiving outre-Atlantique. Sur l’ensemble de la semaine, le contrat Future sur le Brent de la Mer du Nord d’échéance Janvier 2013 s’adjuge pour le moment près de 3,47%, se traitant aux encablures des 110,40 dollars le baril à la mi-séance en ce dernier jour de la semaine.

Les métaux précieux sont également sur une dynamique haussière depuis vendredi dernier. La mauvaise tenue du dollar par rapport à ses devises contrepartie explique en partie le rebond des métaux précieux et l’or notamment. En effet, on observe régulièrement une corrélation inverse entre les deux actifs. Des configurations techniques sont aussi à l’origine de certains mouvements haussiers sur les métaux précieux. En rythme hebdomadaire, l’or prend 1.25% à $ 1733 l’once, alors que l’argent gagne 3.5% à $33.40 l’once. Au niveau des matières premières agricoles, le blé perd 0.6% sur la semaine à 270.50, le colza affiche une perte de 1.50% à 470.75 et le maïs perd 0.60% à 253.50.