Shell va mieux, mais il y a encore du chemin à faire. Tel est en substance ce qui ressort des derniers résultats publiés par le groupe pétrogazier anglo-néerlandais.
À première vue toutefois, la première compagnie pétrolière européenne a déçu les investisseurs en publiant un bénéfice annuel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks, en baisse de 8% à 3,53 milliards de dollars. Ils anticipaient une progression de cet indicateur très suivi par le marché.
‘Une histoire de flux de trésorerie’
Mais cette mauvaise nouvelle a été reléguée par l’annonce positive au niveau du cash-flow. Grâce aux réductions de coûts et à la reprise des prix pétroliers, la compagnie dirigée par Ben Van Beurden a été capable de générer un flux positif de trésorerie, lui permettant de faire face à ses dépenses, à assumer le versement du dividende et à réduire sa dette, pour le deuxième trimestre consécutif.
‘Nous redessinons Shell. Nous avons réalisé une belle performance ce trimestre au niveau du cash-flow avec plus de 9 milliards de dollars de flux de trésorerie provenant des activités. La dette a été réduite et, pour le deuxième trimestre d'affilée, le cash-flow libre (ou encore l’argent librement disponible) dépasse largement le dividende payé en cash’, a expliqué Van Beurden dans un communiqué.
‘Même s’ils ont raté le consensus au niveau des bénéfices, c’est un beau résultat’, a commenté un analyste d’une maison de courtage londonienne cité par Bloomberg. ‘C’est une histoire de flux de trésorerie, qui a été très impressionnante. C’est bien au-delà des attentes de chacun’, a-t-il précisé.
Endettement en baisse
Le taux d’endettement de Royal Dutch Shell (AS:RDSa) est passé de 29,2% à la fin du troisième trimestre contre 28% fin décembre 2016. Il était encore de 14% à la clôture de l’exercice 2015, mais c’était avant l’acquisition de BG Group pour 53 milliards de dollars.
"Je suis confiant sur le fait que 2017 sera une nouvelle année de progression pour Shell’, a indiqué le patron de la compagnie pétrogazière en guise de perspectives.
Plus de 4% de rendement
Sur le marché obligataire, les créanciers ont accueilli ces résultats de manière plutôt positive puisque l’emprunt Shell International Finance BV (3,75% - 2046), une structure financière du groupe pétrolier, a globalement gagné quelques points depuis le début du mois de février.
Négociée par coupures de 1.000 dollars et notée « A » dans la catégorie « Investment grade » chez Standard & Poor’s, il y a moyen d’acheter cette obligation à 93,30% du nominal, correspondant à un rendement de 4,15%.
Précisons que la très longue durée de cette ligne obligataire la rend particulièrement sensible à l’évolution des taux longs aux États-Unis.