Narasaki Sangyo Co Ltd (T:8085). est une entreprise japonaise fondée en 1902 et active dans la vente d'appareils électriques, de machines, de matériaux et de carburant. Elle commercialise notamment des moteurs, des appareils de contrôle, des machines électriques lourdes, des réfrigérateurs, des élévateurs, des appareils de construction, des équipements industriels (fabrication/transformation/logistique/stockage), des ciments et bétons et de l'asphalte. Elle offre aussi des services de transport maritime, d'exploitation portuaire, de camionnage et d'entreposage. L'entreprise compte 370 employés.
Valorisation
Narasaki se négocie à un prix intéressant, de 8.7 fois les bénéfices récurrents, 0.9 fois la valeur comptable et seulement 0.1 fois les ventes! On verra ci-dessous la raison de ce très faible ratio. En ce ce qui concerne le free cash flow c'est un petit peu moins attractif, puisque le rapport se situe à 16.6. Néanmoins on reste dans le domaine du raisonnable.
Le rendement en dividendes est assez correct, avec 2.2%, pour un ratio de distribution de seulement 18.8% par rapport aux bénéfices et de 36% par rapport au free cash flow. On voit donc que même si on se focalise uniquement sur les flux de trésorerie (qu'on paie comme on l'a vu légèrement plus chers que les bénéfices), il reste passablement de marge à Narasaki pour continuer à faire progresser ce dividende dans le futur. L'entreprise nippone ne s'est d'ailleurs pas privée de le faire dans le passé, puisque les distributions ont grimpé de 12.5% par an ces cinq dernières années, en suivant la tendance des bénéfices.
Bilan & résultat
Tout comme le dividende et les bénéfices, les réserves de cash et la valeur des actifs progressent sur le long terme, ce qui prouve la solidité du modèle d'affaires de Narasaki. L'entreprise parvient clairement à créer de la valeur pour ses propriétaires sur la durée et ceci se ressent sur le cours de l'action qui a doublé ces cinq dernières années.
Les réserves de liquidités sont suffisantes, mais pas énormes, avec un ratio de liquidité générale de 1.17 (en hausse tout de même) et un ratio de liquidité réduite de 1.14. L'entreprise nippone a donc un peu de latitude pour répondre à ses obligations financières courantes, mais sans plus. La marge brute n'est pas très grande non plus, mais également en progression, à 10.3%, pour une marge nette de seulement 1.7%. C'est ce dernier point qui explique le très faible ratio prix/ventes. L'entreprise produit un bon chiffre d'affaires, mais n'en concrétise qu'une toute petite partie en bénéfices. Le rendement des actifs est lui aussi assez modeste et également en hausse, à 2.85%, avec quand même une rentabilité des capitaux propres de 12.53%.
Le taux d'endettement à long terme par rapport aux actifs est en baisse constante depuis plusieurs années, et se situe désormais à 5.48%. L'entreprise aurait tout de même besoin de 9 ans pour amortir la totalité de sa dette en utilisant l'intégralité de son free cash flow. Ceci s'explique toujours par la petite marge de Narasaki (le FCF se monte à 0.73% des ventes). Quant au nombre d'actions en circulation, il est stable depuis de nombreuses années, ce qui évite toute dilution de l'avoir des actionnaires.
Conclusion
L'entreprise nippone possède une histoire de plus d'un siècle qui parle pour elle. Malgré un secteur d'activité soumis aux soubresauts conjoncturels, le beta est étonnamment faible (0.73). Certes, la marge bénéficiaire est petite, mais Narasaki parvient tout de même à dégager des bénéfices et du cash de manière récurrente. L'entreprise maintient par ailleurs de faibles dépenses en besoin d'équipement. De plus, de nombreux fondamentaux sont en cours d'amélioration (liquidités, marge, dette).
Je suis d'avis que le cours devrait doubler pour refléter sa valeur intrinsèque et que le dividende devrait faire au moins aussi bien. Cela nous ramènerait pas loin des plus hauts historiques datant du début des années '90, avant l'explosion de la bulle japonaise.
Je ne peux néanmoins pas donner en ce moment un signal d'achat sur ce titre, en tout pas un signal fort, à cause de la faiblesse de la marge en free cash flow en regard à la dette totale. Comme déjà signalé, il faudrait neuf années pour que Narasaki rembourse la totalité de sa dette en ayant recours à ses flux de trésorerie disponibles, ce que je considère comme trop long. Néanmoins on constate que le trend des fondamentaux de cette entreprise est clairement orienté positivement. C'est donc un titre à garder sous la loupe, ou à conserver si on le possède déjà.