Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le PIB américain vient d’être publié et avant même d’interroger des économistes, je vous livre la réaction de Donald Trump qui vous dispensera de la lecture d’analyses fastidieuses : “le PIB recule à 1,9% au 3ème trimestre, l’économie américaine est en grande difficulté”.
Voilà, tout est dit !
La première estimation du Département du Commerce fait en effet état d’une chute abyssale, effrayante de… 0,1% du PIB, de +2,00 à +1,9%.
Rappelons que le consensus des analystes tablait sur… +1,6% (ce qui pour le coup aurait entériné une baisse de 20% de la croissance en rythme annuel).
Nous attendons un commentaire présidentiel sur le risque déflationniste qui “explose” puisque l’indice des prix “PCE” (le plus suivi par la FED) chute de +2,4% à +1,5% au troisième trimestre.
Et bien non, c’est raté là aussi car le taux d’inflation “core” (hors alimentation et énergie) grimpe symétriquement de +1,9% à +2,2% d’un trimestre sur l’autre et s’inscrit même au-delà de l’objectif de la FED.
L’économie américaine fait donc preuve de résilience car par ailleurs, l’enquête ADP (PA:ADP) sur les créations d’emplois dans le secteur privé américain s’établit à +125 000 ce mois-ci, un score un peu inférieur à la prévision moyenne des analystes, qui s’établissait à 132 000, mais qui est largement supérieur aux 93 000 créations de postes enregistrées en septembre, un chiffre qui a certes été révisé en forte baisse par rapport à une estimation initiale de 135 000 emplois.
Bon, à part Donald Trump, les chiffres ci-dessus sont accueillis dans l’indifférence générale à Wall Street : les indices américains sont stables alors que les échanges ont repris depuis 1 heure… et ils l’étaient déjà avant, après la publication d’ADP (PA:ADP) puis celle du PIB en préouverture.