Marchés actions
Cette semaine, l’indice phare parisien a souffert de l’aversion pour le risque. En effet, toujours impacté par la dernière réunion de la BCE qui a déçu les opérateurs de marché, le CAC 40 est passé en dessous du seuil symbolique des 4 600 points. Pour rappel, la BCE avait laissé son principal taux directeur inchangé et avait étendu son programme de rachats jusqu’en 2017. Ces mesures ont mal été accueillies par le marché car celles-ci n’ont pas été à la hauteur des espérances des investisseurs.
Le manque d’appétit pour le risque a pesé sur l’ensemble des principales places boursières européennes. En plus de la morosité quant à la situation économique actuelle, les opérateurs de marché se montrent également nerveux sur les variations incertaines des cours du pétrole.
D’autre part, le resserrement monétaire de la Fed pressenti dès la semaine prochaine incite également à la prudence et plombe les marchés.
Ainsi, le Dax a prolongé son trend baissier entamé la semaine dernière, et a cassé ce matin le niveau des 10 500 points.
Le Footsie n’échappe pas au trend baissier et se traite actuellement aux encablures des 6 000 points.
Sur le front des annonces économiques, les investisseurs ont pris connaissance du PIB de la zone euro qui a été publié avec un mieux de +0,3%. La croissance allemande s’est établie à 0,3% pour le troisième trimestre.
Cette semaine les marchés américains n’auront pas réussi à casser leurs plus hauts du mois de novembre dernier : les 18 000 points pour le Dow Jones et les 2 116 points respectivement pour le S&P500. En effet, le coût d’arrêt à la hausse des bourses européennes, suite aux propos du président de la BCE la semaine dernière, a eu un impact de l’autre côté de l’Atlantique. Hier les bourses américaines ont tout autant hésité que leur consœurs européennes. Le Dow Jones a terminé sur une modeste hausse de 0,47%, le S&P500 a grappillé 0,23% et le Nasdaq100 a terminé la séance sur une hausse de 0,45%.
En début d’après-midi les bourses européennes tirent les futures américaines dans le rouge. Juste avant 14h, le S&P500 Futures échéance décembre était en baisse de 0,96% à 2 029 points et revient au contact de son support testé pour la dernière fois le 13 novembre dernier.
Du côté des fondamentaux, les fusions-acquisitions continuent d’animer le marché même en plein mois de décembre. Les géants de la chimie DuPont (N:DD), spécialise du nylon et du kevlar, et Dow Chemical, premier producteur au monde de chlore, ont montré leur intérêt de fusionner. Cette opération de plus de 100 milliards d’euros permettrait aux deux entreprises phares américaines de devenir le numéro 2 mondial de la chimie juste derrière le géant allemand BASF (DE:BASFN). Du côté des nouvelles macroéconomiques, le département du travail a publié des chiffres en hausse concernant les inscriptions hebdomadaires au chômage. Les analystes tablaient sur 269 000 nouveaux inscrits alors que l’enquête a révélé 282 000 inscriptions supplémentaires.
Enfin, les investisseurs ont le regard tourné du côté de la FED, dernière grande banque centrale à publier son communiqué avant la fin de l’année, et pas des moindres. En effet, les analystes prévoient une très légère hausse des taux, suite aux très bons chiffres du chômage de la semaine dernière. De plus, Janet Yellen pourrait annoncer lors de son discours l’agenda du relèvement possible des taux sur l’année 2016. Ce discours pourrait alors donner la direction des marchés pour la deuxième moitié du mois de décembre.
Forex
Sur la semaine, l’euro gagne 0.77% face au billet vert mais encaisse néanmoins plusieurs séances dans le rouge. La parité cote au plus bas lundi aux encablures des 1.0795$ et au plus haut mercredi à 1.1043$. Depuis la réunion de la BCE en début de mois, la tendance est clairement haussière sur la paire phare du marché des devises, Mario Draghi ayant été relativement optimiste quant aux prévisions économiques de la zone euro et ayant réussi à rassurer les investisseurs bien qu’il ait décidé d’abaisser le taux de dépôt de 10 points de base à -0,30%. En effet, la parité est passée d’un niveau aux alentours des 1.06$ à 1.10$ en un peu plus d’une semaine. La prochaine réunion de politique monétaire de la Fed les 15 et 16 décembre sera cruciale et donnera le ton sur la tendance du cours de l’EUR/USD pour cette fin d’année. Concernant le prochain FOMC, 80% des intervenants de marché anticipent une hausse des taux de la Fed. Si tel est le cas, l’EUR/USD pourrait totalement dévisser, puisque qu’une hausse des taux entrainerait un renforcement du billet vert et de ce fait une baisse de la parité EUR/USD. Les investisseurs resteront donc dans l’attente de cette réunion la semaine prochaine.
Les investisseurs ont également suivi avec attention la réunion de la Banque d’Angleterre cette semaine. Sans surprise l’institution britannique a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 0,5% à la suite de sa réunion de politique monétaire pour le mois de décembre.
Les derniers indicateurs publiés en Grande Bretagne attestent de la fragilité de l’économie du pays. Pour rappel, la croissance du pays a ralenti au troisième trimestre de cette année pour tomber à 0,5%. En parallèle, les prix à la consommation ont également enregistré un recul de 0,1% au cours du mois d’octobre.
Dans ce contexte, la devise britannique se traite pour 0,7230 pence face à la monnaie unique. Le billet vert quant à lui atteint 1,5140 dollar contre la livre sterling.
L’actualité a également été marquée par la chute du Yan sur le marché des changes face au billet vert pour tomber sur un plus bas depuis quatre ans et demi. Les récentes décisions de la part des autorités chinoises plombent la devise nationale alors que l’incertitude reste forte sur les prochaines décisions à venir. Du côté de la devise nippone, la tendance est hésitante face à l’euro et au billet vert sur la semaine. Vendredi midi, le billet vert se traite pour 121,90 yens tandis qu’un euro s’échange à 133,42 yens.
Matières premières
Semaine catastrophique pour les cours du brut, depuis le 4 décembre dernier, après la décision de l’OPEP de laisser inchangé le niveau de production quotidien, les cours du brut ont cassé leur plus bas annuel à 37,73$. De plus, le dernier rapport publié sur la production des pays de l’organisation montre que celle-ci a une fois de plus augmenté de 230 000 barils par jours. Sur la semaine, les cours ont chuté de 8,53% pour atteindre ce matin les 36,68$ le baril. Ce niveau avait été atteint pour la dernière fois le 19 février 2009, durant la crise financière des subprimes.
Ce matin, les deux barils limitent la baisse. Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le contrat future janvier « Light Sweet Crude » est en légère baisse de 0,18% à 36,68$. A Londres, le Brent de la Mer du Nord, même échéance est en baisse de 0,20% à 39,65$.
D’un point de vue technique pour trouver de nouveaux supports il va falloir se référer aux niveaux de 2009 et 2004. Le prochain support se situe à proximité des 34,38$ et les 38$ pourraient servir de résistance en cas de remontée du brut.
Concernant les métaux précieux, l’or se stabilise au-dessus des 1 050$ l’once, ce matin le métal jaune est en légère baisse de 0,30% à 1 068.8$, en effet les opérateurs sont attentistes face à la prochaine décision de la FED d’augmenter ou non les taux dès la semaine prochaine. L’argent aussi trouve une certaine stabilité au-dessus des 14$, ce matin le métal gris lâche 0,46% à 14,04$. Enfin, le cuivre tente de s’extirper de la zone des 2$ et reprend 1,88% à 2,11$ ce matin.
Du coté des matières première agricoles, le blé continue son range latéral entre les 175€ en support et les 185€ en résistance. Ce matin les cours rebondissent légèrement à 177,50€. Mercredi dernier, l’Algérie a acheté près de 500 000 tonnes à la France et à l’Argentine, ce qui permet de relancer les exportations françaises.