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La bourse en ligne est-elle un nouvel eldorado ?
Les confinements successifs ont eu pour conséquence directe l’apparition de traders amateurs dotés d ‘une belle épargne de précaution. En effet, ces derniers, dépourvus de leurs leviers habituels pour dépenser leurs subsides se sont reportés massivement sur la bourse.
Ce phénomène de société, qui a atteint massivement les « digital native », a été porté par l’apparition de plateformes en lignes peu couteuses voire quasiment gratuites. En outre, les géants de la tech’ ont opportunément divisé (splité) le cours de leurs actions afin de faciliter l’accès à leur capital à ces boursicoteurs « millénials » en quête de sensations fortes dans la longueur d’une crise sanitaire sans fin.
Centaure Investissements revient sur le phénomène du trading amateur – Bourse en ligne : nouvel eldorado ?
Robinhood disurpte le marché américain du trading
La nouvelle application à la mode s’appelle Robinhood. Tel Robin des bois, celle-ci se targue de proposer à ses jeunes clients, une appli en ligne très simple d’utilisation. Ainsi la plateforme enregistre plus de 4 millions de transactions par jour.
Dès lors, ce développement ultra- rapide de l’entreprise entraine l’arrivée de nouveaux chercheurs d’or qui délaissent peu à peu le jeu vidéo Fortnight pour les arcanes de la bourse sur internet. En outre, les GAFA, ces grosses entreprises de la Silicon Valley s’ouvrent également à ces nouvelles formes d’investissements. Tesla (NASDAQ:TSLA), d’Elon Musk et Apple (NASDAQ:AAPL) ont divisé le nominal de leur capital pour réduire la cote de l’action. Mécaniquement, cela a permis d’augmenter le nombre d’apprentis investisseurs en provoquant, de facto, une forte hausse du cours des actions.
Notre maison Hermès (PA:HRMS) en France en avalerait son chapeau du haut de sa cote stratosphérique ultra élitiste. Par ailleurs, la plateforme propose des transactions gratuites et donne habilement une sensation de jeu à l’utilisateur. Mais comme le dit l’adage, « quand un produit est gratuit, il est fort probable que ce soit vous le produit ».
Les liaisons dangereuses
Robinhood est au cœur d’une affaire la mêlant aux hedge funds de Wall Street. il est reproché à l’application d’avoir suspendu sans raison valable les ordres envoyés par des internautes de la communauté Reddit à propos de l’action gamestop (Micromania en France).
Les petits porteurs, dans un élan nostalgique, étaient visiblement décidés à sauver l’enseigne de jeux vidéo en cherchant à faire remonter le cours de l’action ; au grand dam des hedge funds qui misaient sur un scénario inverse. En effet, ces grands fonds Américains pariaient, devant l’essor de l’offre en ligne des jeux vidéo, sur la disparition inéluctable des magasins physiques ; suivant le principe « de ne jamais essayer de rattraper un couteau qui tombe ».
Ceci plaidait en principe pour la vision stratégique des hedge funds. A contrario, les boursicoteurs semblaient avoir envie de se blesser !
Un modèle pas si transparent
Cette affaire a mis en relief les relations incestueuses de Robinhood avec les fonds géants. En effet, la communication de Robinhood semble aux antipodes de ce qui se trame en réalité lorsqu’on « soulève le capot » de son fonctionnement intrinsèque. En réalité, la plateforme est en cheville avec CITADEL. Le fonds a sans doute fait pression sur Robinhood pour le forcer à couper les ordres malgré le fait que le fondateur de Robinhood s’en défende. Le doute s’est installé pour de longues années. Il s’est fendu d’une explication poussive et qui a peu convaincu les investisseurs sur le fait que les volumes d’ordres étaient anormaux et donc potentiellement dangereux.