Statistiques moroses en Chine et au Japon

La propension au risque a été douchée cette nuit par la publication d'indicateurs inférieurs aux attentes dans les deuxième et troisième économies mondiales. Ainsi, d'après l'estimation préliminaire réalisée par HSCB et Markit Economics, le PMI manufacturier chinois va probablement se contracter en septembre pour le onzième mois d'affilée. Le chiffre ressort à 47,80, en progression sur les 47,60 enregistrés précédemment, mais il reste sous la barre des 50. Le Hang Seng de Hong Kong s'est replié de 0,94% pendant les échanges asiatiques, tandis que le Shanghai Composite a perdu 2,01 % à 2026,18. Notons que ce dernier est sujet à de plus importantes variations baissières que le Hang Seng.

Au Japon, la balance commerciale s'est révélée inférieure à la lecture précédente, passant de -0,37TN à -0,47TN de yens. Les exportations ont reculé de 5,8 % en août par rapport à l'année précédente, ce qui constitue leur troisième baisse consécutive. Le différend territorial sino-japonais pourrait impacter gravement les exportations en septembre, ce qui les pousserait encore davantage dans le rouge. De plus, l'intervention de la BoJ a été considérée par les marchés comme moins agressive que celle de la Fed et de la BCE qui ont lancé des programmes illimités de rachats de MBS ou d'obligations pour contribuer à redresser la situation. Les indices boursiers japonais ont chuté, le Nikkei 225 cédant 1,57 %. Le yen s'est renforcé aux dépens de ses dix principaux rivaux, notamment face à l'AUD (+1,23%) et aux monnaies nordiques (SEK +1,14 %, DKK +1,03 %).

L'EURJPY s'inscrivait en baisse de 1,02 % à 101,21 à 7h25 GMT, effaçant quasiment tous ses gains de vendredi. La paire s'oriente vers la MME à 18 jours à 100,54, premier niveau de support. Son RSI journalier est sorti de la zone de surachat, mais à en juger par la MACD, l'élan haussier ne s'est pas encore essoufflé et nous ne pensons donc pas qu'une baisse importante intervienne aujourd'hui. Après la publication du compte rendu très accommodant de la RBA, qui laisse entrevoir un nouvel assouplissement en cas de détérioration accrue de la conjoncture, conjuguée aux turbulences géopolitiques régionales, l'AUD a lâché 0,86% vis-à-vis du billet vert. Il a touché la MME à 55 jours à 1,0368 avant de remonter légèrement à 1,0395. La paire s'échange toujours à son plus bas niveau depuis le 11 septembre. Si elle devait encore reculer, elle trouverait sa première poche de demande au double bottom et à la MME à 100 jours à 1,0336.

De son côté, le brut de première génération a signé sa quatrième séance consécutive de baisse pour inscrire un plus bas depuis le 3 août à 90,85. Ce plongeon de 8,56% depuis le début de la semaine résulte essentiellement des stocks de brut exceptionnellement élevés, de l'ordre de 8,534 millions de barils, soit plus de huit fois le consensus, ainsi que des perspectives moroses de l'économie chinoise.

Léa Torbey Meouchi pour Swissquote