Plusieurs dossiers se précisent pour cette fin de semaine. Sur le front pétrolier, une délégation russe doit rencontrer aujourd’hui au Qatar, à Doha, les représentants de l’OPEP. L’Irak et l’Iran ont exclu d’y participer dans la mesure où les deux pays ne souhaitent pas réduire leurs productions pétrolières, comme le prévoit l’accord d’Alger du 28 septembre. A ce stade, nous estimons que l’Arabie Saoudite et la Russie feront tout ce qui est en leur pouvoir pour stabiliser le coût du baril entre 50 et 60$. Les Saoudiens cherchent notamment à gagner du temps pour diversifier leur économie, en investissant massivement dans d’autres secteurs d’activité. Les deux pays sont confrontés à de lourds dysfonctionnements budgétaires et à des interventions militaires majeures à financer. La situation est intenable à moyen terme.
Les opérateurs attendent un second souffle
Pour rappel, les différentes délégations des grands pays producteurs doivent se réunir le 30 novembre à Vienne. Le biais est ici intuitif. En effet, nous rappelons que tout accord visant à réduire l’excédent d’offre mondiale impliquera à court terme un retour du Brent et du WTI au-dessus des 50$. Par corrélation, les grands indices occidentaux seront entrainés dans cette vague haussière. Mais surtout, les modalités concrètes d’application doivent être précisées. Ces dernières n’ont pas été négociées lors de l’accord d’Alger, minimisant donc sa portée. Quelques exceptions peuvent légitimement figurer dans les quotas nationaux à établir. L’Iran souhaite retrouver une certaine marge de manœuvre économique, après avoir payé un lourd tribut durant la période de sanctions occidentales (liées à son programme nucléaire et levées lors de l’accord de Vienne des 5+1 le 14 juillet 2015).
Côté irakien, les dépenses colossales actuellement engagées dans la lutte contre l’EI, notamment à Mossoul, peuvent également être agitées pour ne pas être soumis à des quotas de production.
Parallèlement, les composantes liées à l’inflation américaine (pour octobre) qui seront dévoilées à 14h30 seront à surveiller. Bien que la probabilité de relèvement des taux américain en décembre prochain soit proche de 100%, nous surveillerons également les propos de Janet Yellen (à partir de 16h00) devant une commission mixte du Congrès américain. Il s’agira de sa première déclaration depuis l’élection de Donald Trump. Plusieurs membres du FOMC comme James Bullard ont publiquement validé l’imminence d’un relèvement des taux pour décembre prochain. Les autres publications du calendrier économique, pour ce mardi, auront une moindre portée sur nos actifs de prédilection.
Justement, sur le DAX30, nous maintenons pour la quatrième séance consécutive notre frontière technique sur les 10 670 points. Pour l’heure, le marché continue de se montrer très hésitant à proximité de cette valeur. La volatilité est toujours aussi faible depuis le début de la semaine, les espoirs suscités par le programme économique de Donald Trump (et en particulier l’important volet d’investissements dans les infrastructures) demandent plus que jamais à être développés et justifiés. Comme indiqué ces derniers jours, un second souffle est nécessaire pour que le biais haussier du dollar et des indices occidentaux se maintienne après l’euphorie de la semaine passée. A ce stade, le dollar index reste globalement sur son plus haut des 14 dernières années. Les marchés demeurent fébriles et seules les publications américaines, ainsi que le discours de Yellen, pourraient justifier aujourd’hui un regain de force chez les Bulls. Excellente séance à tous !